Nous publions sur 2 jours les extraits (hors tableaux et graphiques) d’une note d’analyse très intéressante de Mme Emma Davie, division Enquêtes et études démographiques, publiée le 19 octobre 2012 sur le site de l’Insee (cliquer ci-dessous pour accéder au site de l’INSEE)
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1419.html
Sommaire
· L’âge moyen au premier enfant continue d’augmenter, mais sa croissance ralentit
· En 2010, 44 % des nouveau-nés sont des premiers enfants
· Les deuxième et troisième enfants arrivent aussi de plus en plus tard
· Plus les femmes sont diplômées, plus le premier enfant arrive tard
· Premier bébé : le plus tôt en Nord - Pas-de-Calais, le plus tard en Ile-de-France
· Les femmes immigrées ont leur premier enfant plus tôt
· Dans l’Union européenne, l’âge au premier enfant est le plus élevé en Italie
Encadré
· Combien de temps entre deux naissances ?
(Suite de la note publiée hier)…/…
Premier bébé : le plus tôt en Nord - Pas-de-Calais, le plus tard en Ile-de-France
L’âge moyen à la première naissance diffère sensiblement d’une région à l’autre. Les femmes ont leur premier enfant le plus tôt dans le nord de la France. Plus on va vers le sud, plus les femmes deviennent mères tardivement. La région Ile-de-France se distingue de ses voisines : l’âge au premier enfant y est le plus élevé de France métropolitaine, supérieur de près d’un an à la moyenne nationale. Ces différences régionales reflètent en partie celles des structures de population par diplôme. L’Ile-de-France ainsi que les régions Midi-Pyrénées et Provence - Alpes Côte d’Azur, où les femmes ont leurs enfants le plus tard, figurent parmi les régions où les parts de diplômées sont les plus élevées.
Les femmes qui résident dans les départements d’outre-mer ont leur premier enfant 2,1 ans plus tôt qu’en métropole. Là encore, ceci provient en partie du fait de la structure par diplôme : seulement 37 % des femmes en âge d’avoir un enfant sont titulaires du baccalauréat ou d’un diplôme du supérieur contre 54 % en métropole. Ce calendrier plus précoce des naissances dans les DOM s’accompagne également d’une fécondité plus soutenue.
Les femmes immigrées ont leur premier enfant plus tôt
Les femmes immigrées ont leur premier enfant en moyenne six mois plus tôt que les femmes non immigrées. Les femmes d’origine turque deviennent mères le plus tôt, 3,8 ans avant la moyenne des femmes résidant en France métropolitaine. Les femmes originaires d’Afrique ont également un âge moyen au premier enfant plus faible que la moyenne. Il n’y a que très peu de différence à cet égard entre les immigrées du Maghreb et celles de l’Afrique subsaharienne. Ce sont les immigrées nées en Italie ou en Espagne qui ont leur premier enfant le plus tard.
Les écarts peuvent en partie s’expliquer par des comportements différenciés de migration (migration avec ou sans enfant, à l’âge adulte, pour les études, etc), ainsi que par des niveaux de diplôme très différents selon le pays d’origine : les femmes originaires de Turquie sont peu nombreuses à être diplômées du supérieur, celles originaires d’Afrique sont également moins diplômées que la moyenne, alors que les immigrées d’Asie (hors Turquie) et d’Amérique et Océanie sont plus diplômées que la moyenne nationale et ont donc leur premier enfant plus tardivement. Des facteurs culturels peuvent également intervenir, et on peut rapprocher à cet égard l’âge au premier enfant des femmes nées à l’étranger qui accouchent en France et celui enregistré dans le pays en question.
Dans l’Union européenne, l’âge au premier enfant est le plus élevé en Italie
C’est en Italie et en Espagne que les femmes deviennent mères le plus tard, à près de 30 ans. Dans les pays du nord de l’UE (Luxembourg, Pays-Bas, Suède, Allemagne), l’âge au premier enfant est supérieur à celui de la France. Les femmes de Roumanie, Bulgarie et des pays baltes ont leur premier enfant le plus tôt, autour de 26 ans. L’âge moyen des mères au premier enfant en France métropolitaine est très proche de la moyenne de l’Union européenne. Les différences européennes d’âge moyen à la maternité ne reflètent pas celles de la fécondité ; d’autres facteurs - économiques, sociodémographiques, culturels ainsi que les politiques publiques - entrent en jeu pour expliquer les écarts nationaux sur ce plan.
Encadré
Combien de temps entre deux naissances ?
Pour chaque mère recensée venant d’avoir un deuxième enfant, on peut calculer combien de mois séparent la naissance du premier et de celui qui vient de naître. La durée moyenne entre les deux premières naissances est alors la moyenne arithmétique de ces durées. Elle est relativement stable depuis le début des années 1980, autour de 3,9 ans, avec une légère tendance à diminuer ces dernières années. Pour les mères concernées, la durée entre le deuxième et le troisième enfant est un peu plus élevée (4,3 ans environ) et suit la même évolution.
La durée moyenne entre deux naissances varie selon le niveau d’études des mères. Les plus diplômées commencent la constitution de leur famille plus tard que les moins diplômées, et ont des naissances plus rapprochées dans le temps. Ainsi, les diplômées du supérieur ont leurs deux premiers enfants avec 3,5 ans d’écart en moyenne, alors que celles qui n’ont aucun diplôme attendent en moyenne 4,2 ans. La durée moyenne entre le deuxième et le troisième enfant est également plus faible pour les plus diplômées (4 ans, contre 4,5 ans pour les femmes sans qualification).
Cette durée moyenne est à distinguer de la différence entre les âges moyens au premier et au deuxième enfant, qui est de 2,6 ans. En effet, l’écart entre deux naissances ne peut se déduire de la comparaison des âges moyens : toutes les mères ayant un enfant n’en auront pas nécessairement un deuxième ; de plus, celles qui ont eu leur premier enfant plus tôt ont plus souvent que les autres un deuxième enfant.