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Le travail domestique : volume 2010 (1/3) (28 11 2012)

Nous proposons sur 3 jours consécutifs une très intéressante analyse de Madame Delphine Roy, publiée le 22 novembre 2012 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1423.html

Résumé

Chaque jour, en moyenne, nous consacrons plus de 3 heures à des tâches domestiques (cuisine, ménage, courses, soins aux enfants, etc.). Ce faisant, nous produisons des services dont nos proches et nous-mêmes pouvons profiter. Mais ces services ne sont pas comptabilisés dans le produit intérieur brut (PIB), alors qu’ils le seraient si nous les achetions, sous la forme par exemple d’heures de ménage. Dans une optique de mesure élargie des niveaux de vie, il importe de connaître la valeur de cette production. Selon les activités que l’on retient comme productives, le temps consacré à la production domestique sur une année en France représente une à deux fois le temps de travail rémunéré. Avec des choix intermédiaires de champ et de valorisation, cette production est évaluée à 33 % du PIB. Ce travail est majoritairement réalisé par les femmes (64 % des heures de travail domestique).

Sommaire

·         Le travail domestique augmente le niveau de vie des ménages

·         Le « halo » du travail domestique

·         Pour les mères en couple, une semaine de 34 heures de travail domestique

·         Une à deux fois le temps de travail rémunéré

·         33 % du PIB selon une valorisation intermédiaire

·         Un enjeu pour les comparaisons internationales

Encadré

·         Définition du travail domestique : critères admis et points en suspens

Le travail domestique augmente le niveau de vie des ménages

À côté du travail rémunéré, nous accomplissons chaque jour diverses tâches domestiques : cuisine, ménage, courses, soins aux enfants ou aux personnes âgées... Ce travail non rémunéré représente des services. Il participe donc au bien-être matériel de la population, sans pour autant apparaître dans la production nationale, telle que mesurée par le produit intérieur brut (PIB). Le rapport Stiglitz, qui traite de la mesure du bien-être « au-delà du PIB », souligne ainsi la nécessité de mesurer cette production domestique, pour la prendre en compte dans le calcul du niveau de vie des ménages. Les données de l’enquête Emploi du temps menée par l’Insee en 2010 (sources) décrivent précisément l’usage du temps de la population résidant en France ; elles permettent donc d’estimer les heures que nous consacrons à de telles tâches.

Le « halo » du travail domestique

Définir le travail domestique peut sembler aller de soi, tant il évoque immédiatement le ménage, la cuisine, le repassage... Mais délimiter exactement ses contours n’est pas évident (encadré). On retient généralement trois critères : être productif, non rémunéré et pouvoir être délégué à quelqu’un d’autre. Certaines activités sont à la frontière du loisir (jardinage, bricolage...) et, plus généralement, la question se pose de savoir quelles tâches pourraient être déléguées. Il y a donc un « halo » du travail domestique, comme on peut parler de « halo » du chômage. Mais il n’existe pas, actuellement, de norme internationale qui donnerait une interprétation unique des critères ci-dessus, d’une façon comparable à la définition du Bureau international du travail pour le chômage. On envisage donc trois périmètres du travail domestique, selon une interprétation plus ou moins restrictive des critères qui le définissent. Ceci permet d’obtenir une première estimation et, en même temps, de rendre compte de la sensibilité de la mesure à la définition du travail domestique que l’on retient.

Le périmètre restreint correspond au cœur des tâches domestiques (cuisine, ménage, soins matériels aux enfants, entretien du linge, gestion du ménage). Accompagner ses enfants ou une autre personne fait aussi partie du périmètre restreint. Le périmètre intermédiaire y ajoute des activités à la frontière du loisir (courses, jardinage, bricolage, jeux avec les enfants). Le périmètre le plus large y ajoute le fait de promener un animal et les trajets en voiture effectués pour se déplacer soi-même (encadré).

En 2010, une personne de 11 ans et plus résidant en France consacre en moyenne 2 heures et 7 minutes par jour aux activités du cœur du travail domestique, soit près de 15 heures par semaine. Avec la définition intermédiaire, elle y consacre 3 heures par jour et 21 heures 30 minutes par semaine respectivement, tandis que la définition extensive porte ces durées à près de 4 heures par jour et plus de 27 heures par semaine.

Ainsi, sur l’année, les Français consacrent en moyenne 765 heures au cœur des tâches domestiques, dont 217 heures à la cuisine, 199 heures au ménage, 118 heures aux soins matériels des enfants (les laver, les nourrir, les accompagner...), 69 heures à l’entretien du linge (lessive, repassage)... Le périmètre intermédiaire y ajoute principalement 129 heures passées à faire des courses, 74 heures de bricolage, 63 heures de jardinage, 30 heures d’activités liées aux enfants (graphique), tandis que le périmètre extensif ajoute encore 253 heures par an de trajets en voiture…./…

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