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Grippe 2019-2020 : une épidémie moins dangereuse et moins longue
L’épidémie de grippe a été de moindre intensité en 2019-2020 que lors des hivers précédents. Néanmoins, les circulations simultanées du coronavirus et des virus de la grippe pour l’hiver 2020-2021 nécessitent une surveillance étroite pour mesurer l’impact de ces virus sur la santé des Français.
La grippe 2019-2020 a été de moindre intensité avec 1,25 million de consultations en ville et 59 476 passages aux urgences
En France, l’épidémie de grippe saisonnière court en général des mois de décembre à avril et touche en moyenne 2,5 millions de personnes chaque année.
Lors de la saison 2019-2020, la grippe a duré 9 semaines débutant en semaine 3 (13 janvier 2020) jusqu’à la semaine 11 (16 mars 2020) date à laquelle l’épidémie de la Covid-19 est venue perturbée la surveillance de la grippe qui n’a pas pu se poursuivre jusqu’à la fin de la période habituellement située à la mi-avril. De ce fait, le bilan de la saison 2019-2020 sur la grippe de Santé publique France couvre une période incomplète.
Un impact modéré en médecine de ville et en milieu hospitalier
À la mi-mars, toutes les régions de France métropolitaine étaient touchées sauf la Bretagne, avec des pics épidémiques fin janvier et durant le mois de février.
Selon Santé publique France, la grippe de l’hiver dernier a été de moindre intensité avec 1,25 million de consultations en ville (1,8 million l’hiver précédent) et 59 476 passages aux urgences. Les mineurs ont été plus touchés que les années précédentes avec une hospitalisation importante des enfants de moins de 5 ans (49 pour 1 000 hospitalisations, 38 pour 1 000 en 2018-2019). Ce niveau d'hospitalisation est toutefois moins élevé pour les plus de 65 ans en étant de 7 pour 1 000 contre 27 pour 1 000 en 2018-2019.
L'interruption de la surveillance de l'épidémie a certainement entraîné une sous-estimation du nombre de cas graves de grippe, même si le pic d'admission en réanimation en une semaine pendant l'hiver 2019-2020 reste bien inférieur à ceux des deux hivers précédents (117 en 2020, 303 en 2019, 447 en 2018).
La majorité des personnes en réanimation présentaient des facteurs de risques (âge, comorbidité, pathologie chronique) entraînant pour 40% d’entre elles un syndrome de détresse respiratoire.
La grippe a causé 3 680 décès tout âge confondu (on compte en moyenne 9 000 décès chaque année depuis 2011) avec 76% de ces décès qui concernent les personnes de plus de 75 ans.
Des paramètres à prendre en compte
Plusieurs paramètres peuvent expliquer la moindre dangerosité de l’épidémie durant l'hiver 2019-2020 :
- les types de virus grippaux en circulation ;
- et l'amélioration de la couverture vaccinale.
Parmi les virus de la grippe en circulation, le virus le plus meurtrier pour les personnes âgées est le virus A(H3N2) qui a moins circulé durant cette période. Or, les personnes âgées, lorsqu'elles sont touchées sont celles qui subissent de forts taux de mortalité.
Par ailleurs, la couverture vaccinale est en légère hausse passant, pour la France entière, de 46,8% en 2018-2019 à 47,8% en 2019-2020 (et 52% pour les personnes âgées de plus de 65 ans).
L’impact des mesures de contrôle de l’épidémie de la Covid-19 sur celle de la grippe (confinement, gestes, barrière) est encore difficile à mesurer. De même, les interactions entre le coronavirus et les virus de la grippe restent à analyser. L’ensemble de ces paramètres demande ainsi un suivi étroit et précis des différents virus en circulation pendant l’hiver 2020-2021 afin de mesurer le poids de chacun en termes de morbidité, de mortalité et d'impact sur l’offre de soins.