https://www.insee.fr/fr/statistiques/5422681.html
Les familles en 2020 : 25 % de familles monoparentales, 21 % de familles nombreuses
Élisabeth Algava, Kilian Bloch, Isabelle Robert-Bobée (Insee)
En France, en 2020, 8,0 millions de familles résident avec au moins un enfant mineur à la maison. Une sur quatre est une famille monoparentale, en hausse par rapport à 2011. Ces familles hébergent le plus souvent un seul enfant, mais vivent plus fréquemment dans des logements surpeuplés. Elles sont aussi plus souvent pauvres que les autres familles.
Les familles recomposées (9 % des familles) sont les plus grandes : quatre sur dix résident avec trois enfants ou plus à la maison.
Les familles « traditionnelles » restent la configuration familiale la plus fréquente (66 %) même si leur part diminue.
Sommaire
- Une famille sur quatre est monoparentale
- Une famille sur cinq vit avec trois enfants ou plus au domicile
- Les familles recomposées sont les plus grandes
- Les enfants des familles monoparentales et recomposées vivent plus souvent dans un logement surpeuplé
- Les enfants des familles monoparentales et des familles nombreuses sont plus souvent que les autres en situation de pauvreté
- Les enfants en famille monoparentale avec leur père sont moins souvent pauvres que ceux résidant avec leur mère
Une famille sur quatre est monoparentale
En 2020, 8,0 millions de familles hébergent au moins un enfant mineur. 66 % des familles sont « traditionnelles » (soit 5,3 millions de familles où tous les enfants résidant dans le logement sont ceux du couple), 25 % sont monoparentales (soit 2,0 millions de familles où les enfants résident avec un seul parent, sans conjoint cohabitant) et 9 % sont recomposées (soit 717 000 familles où il y a dans le logement un couple et au moins un enfant né avant l’union). Entre 2011 et 2020, la part des familles « traditionnelles » diminue (– 3 points), alors que celle des familles monoparentales croît (+ 3 points). La part des familles recomposées reste stable.
Figure 1 – Répartition des familles en France en 2020
Lecture : en France, en 2020, 66,3 % des familles avec au moins un enfant mineur sont des familles « traditionnelles », composées d’un couple et de leurs enfants, sans autres enfants dans le logement.
Une famille sur cinq vit avec trois enfants ou plus au domicile
En 2020, 1,7 million de familles résident avec trois enfants ou plus à la maison, dont au moins un est mineur. Ces familles nombreuses représentent 21 % de l’ensemble des familles avec au moins un enfant mineur au domicile. Il s’agit surtout de familles avec exactement trois enfants (1,3 million), et plus rarement de familles avec quatre enfants ou plus (456 000). La part des familles nombreuses et le nombre moyen d’enfants dans ces familles sont les mêmes qu’en 2011.
Les familles recomposées sont les plus grandes
En 2020, au domicile d’une famille comprenant au moins un enfant mineur, il y a en moyenne 1,9 enfant (y compris des majeurs s’il y en a).
Les familles recomposées ont en moyenne plus d’enfants à domicile (2,4). 38 % d’entre elles sont des familles nombreuses avec trois enfants ou plus au domicile, contre 21 % de l’ensemble des familles. Par définition, les familles recomposées hébergent au moins un enfant né avant l’union actuelle. Dans une famille recomposée sur deux, il y a aussi des enfants nés du couple actuel [Algava et al. 2020; Bloch, 2020] : il y a alors d’autant plus d’enfants au domicile (2,8 en moyenne). La majorité (56 %) des familles recomposées dans lesquelles résident à la fois des enfants nés avant l’union actuelle et des enfants de l’union actuelle comptent trois enfants ou plus, contre seulement 22 % quand il n’y a pas d’enfant du couple. Quand il n’y a pas d’enfants du couple, les familles recomposées comptent en moyenne autant d’enfants que l’ensemble des familles (1,9 enfant). Il y a alors le plus souvent un seul enfant au domicile (44 %) ou deux (34 %).
Les familles monoparentales sont celles qui hébergent le moins d’enfants en moyenne (1,8). Dans 48 % d’entre elles, seul un enfant vit au domicile, contre 36 % pour l’ensemble des familles.
Enfin, les familles « traditionnelles » sont dans une situation intermédiaire (1,9 enfant en moyenne), avec le plus souvent deux enfants au domicile (46 %).
Les enfants des familles monoparentales et recomposées vivent plus souvent dans un logement surpeuplé
Pour 66 % des enfants des familles « traditionnelles », leur famille est propriétaire du logement. C’est nettement plus que pour les enfants des familles recomposées (50 %) et surtout que pour ceux vivant en familles monoparentales (29 %). Ces derniers vivent plus fréquemment que les autres dans un logement social (37 %).
14 % des enfants mineurs vivent dans un logement surpeuplé. C’est 22 % pour les enfants de famille nombreuse, avec trois enfants ou plus à la maison. Bien qu’elles résident avec moins d’enfants que les familles recomposées, les familles monoparentales vivent plus fréquemment dans un logement surpeuplé. En effet, cette situation concerne 24 % des enfants des familles monoparentales, 16 % des enfants des familles recomposées et 10 % de ceux des familles « traditionnelles ». Le surpeuplement plus marqué des familles monoparentales peut s’expliquer en partie par le fait qu’elles vivent souvent dans des grandes villes ou leurs banlieues [Algava et al., 2020], où les logements sont plus petits. Les familles recomposées sont les plus grandes en moyenne, mais leur surpeuplement reste limité car elles habitent plus fréquemment dans des zones moins densément peuplées, offrant des logements plus grands.
Les enfants des familles monoparentales et des familles nombreuses sont plus souvent que les autres en situation de pauvreté
En 2018, 41 % des enfants mineurs vivant en famille monoparentale vivent au-dessous du seuil de pauvreté monétaire et sont donc pauvres, contre 21 % de l’ensemble des enfants. Dans un tiers des familles monoparentales, le parent avec lequel ils résident la plupart du temps n’a pas d’emploi. Leur situation est alors plus précaire : 77 % des enfants sont pauvres, contre 23 % quand le parent est en emploi.
Dans les couples, le taux de pauvreté est également élevé quand aucun des adultes n’a d’emploi (ce qui concerne 6 % des couples avec au moins un enfant mineur) : 71 % des enfants sont pauvres, contre 30 % quand un seul des adultes travaille et 5 % quand les deux travaillent. La situation est très proche pour les enfants en famille recomposée et ceux en famille « traditionnelle ».
Les enfants des familles nombreuses sont également plus souvent pauvres que les autres, surtout s’il y a quatre enfants ou plus à la maison : 43 % sont pauvres, contre 24 % dans les familles de trois enfants et 16 % pour celles d’un ou deux enfants. Le taux d’emploi nettement moins élevé pour les mères de familles nombreuses peut expliquer ce constat : la part des femmes au foyer, retirées du marché du travail tout au moins momentanément, est plus élevée, surtout parmi les mères de quatre enfants ou plus. Ces dernières sont par ailleurs plus confrontées au chômage.
Les enfants en famille monoparentale avec leur père sont moins souvent pauvres que ceux résidant avec leur mère
En 2020, 18 % des familles monoparentales sont des pères résidant avec leurs enfants. Ils vivent avec moins d’enfants dans le logement que les mères de famille monoparentale : 1,6 enfant en moyenne, contre 1,8 pour les mères. Plus de la moitié résident avec un seul enfant (54 %), contre 46 % pour les mères. Ils sont moins souvent en situation de pauvreté : 22 % des enfants en famille monoparentale avec leur père sont pauvres en 2018, proportion proche de la moyenne des enfants, contre 45 % pour les enfants en famille monoparentale avec leur mère. Les pères sont plus souvent propriétaires du logement : la moitié, contre un quart des enfants en famille monoparentale avec leur mère. Ils sont aussi nettement plus souvent en emploi (81 % contre 67 %, en 2020) et moins fréquemment au chômage (10 % contre 18 %) que les mères dans la même situation familiale. Quand ils sont en emploi, les pères de famille monoparentale sont aussi plus souvent cadres que les mères (18 % contre 10 %), avec un écart plus marqué que parmi les parents en couple (en famille « traditionnelle », 22 % des hommes en emploi sont cadres contre 16 % des femmes ; en famille recomposée, ces proportions sont respectivement de 14 % et 10 %).