Nous vous proposons aujourd’hui cette note longue mais précise, publiée le 27juin 2022 sur le site de l’INSEE, (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)
https://www.insee.fr/fr/statistiques/6462842.html
En 2019, 1,6 million de personnes vivent en communauté : Ehpad, internat, foyer de travailleurs...
INSEE PREMIÈRE n° 1906 Paru le : 27/06/2022
Au 1er janvier 2019, 1,6 million de personnes, autant de femmes que d'hommes, vivent en communauté, soit 2,4 % de la population française. Les communautés sont de types très variés comme les Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), les établissements sanitaires ou sociaux, les internats et cités universitaires, les prisons ou encore les communautés religieuses. Les communautés et, par conséquent, leurs résidents sont concentrés dans les villes. Plus du tiers des personnes en communauté sont âgées de 75 ans ou plus et autant ont entre 14 et 24 ans. Neuf résidents sur dix habitent dans un Ehpad, un autre établissement sanitaire ou social de moyen ou long séjour, un internat ou une cité universitaire. Entre 2009 et 2019, le nombre de personnes vivant en communauté est resté stable. Le développement du maintien à domicile des plus âgés a notamment atténué l’impact du vieillissement de la population sur le nombre de résidents en Ehpad.
Sommaire
Certaines communautés se sont transformées en logements ordinaires. C’est le cas des cités universitaires, gendarmeries ou foyers de travailleurs qui ont développé des logements indépendants alors que ces structures étaient majoritairement composées de chambres auparavant. Les personnes âgées résidant dans des logements foyers, qui se sont développés depuis dix ans, ne font pas partie des communautés.
86 % des résidents en communauté vivent en ville
Jeunesse et vieillesse : les deux périodes de la vie en communauté
Quatre résidents en Ehpad sur dix ont 90 ans ou plus
404 000 personnes vivent dans des établissements sanitaires et sociaux hors Ehpad
386 000 jeunes sont accueillis en internat
Une population jeune en milieu carcéral et plus âgée en communauté religieuse
Encadré – Évolution du nombre de personnes vivant en communauté entre 2009 et 2019
86 % des résidents en communauté vivent en ville
Au 1er janvier 2019, 1,6 million de personnes vivent dans une communauté, au sens du recensement, soit 2,4 % de la population de la France (hors Mayotte). Plus du tiers (577 208 soit 35.9% de la population en communauté et 0.9% de la population totale) de la population des communautés réside en Ehpad, un quart dans d’autres établissements sanitaires ou sociaux de moyen ou long séjour et un quart en internat. Les autres résidents des communautés vivent principalement en cités universitaires (5 %), établissements pénitentiaires (4 %) ou militaires (3 %) ou communautés religieuses (2 %). Entre 2009 et 2019, le nombre de personnes vivant en communauté est resté stable, alors que la population totale a progressé de 4,2 % sur l’ensemble de la période.
Les résidents des communautés sont globalement plus concentrés sur le territoire que l’ensemble des habitants. En effet, seulement 14 % vivent hors d’une unité urbaine, soit 7 points de moins que l’ensemble de la population. Par ailleurs, les résidents des communautés vivent plus souvent que l’ensemble de la population dans les unités urbaines de moins de 100 000 habitants. À l’inverse, ils sont proportionnellement moins nombreux dans l’unité urbaine de Paris, qui regroupe 12 % de la population des communautés mais 16 % de la population totale.
Jeunesse et vieillesse : les deux périodes de la vie en communauté
En 2019, deux grandes périodes de l’existence sont particulièrement concernées par la vie en communauté. De l’adolescence au début de la vie d’adulte, 520 000 jeunes âgés de 14 à 24 ans vivent en collectivité, soit 6 % de cette classe d’âge. Ils représentent un tiers de la population des communautés et vivent pour la plupart en internat ou en cité universitaire (80 %). Les autres résident dans des établissements sanitaires ou sociaux de moyen ou long séjour (10 %) et, plus rarement, dans des établissements militaires (5 %) ou des établissements pénitentiaires (3 %). Au-delà de 75 ans, 600 000 personnes résident en communauté. Elles vivent principalement en Ehpad (86 %), mais également en établissements sanitaires ou de soins médicaux (10 %) ou encore dans une communauté religieuse (2 %). Ces deux classes d’âge concentrent à elles seules 70 % des effectifs des communautés, alors qu’elles ne représentent que 22 % de la population totale.
Les personnes âgées de 25 à 74 ans vivant en communauté sont moins nombreuses (433 000 personnes) et ne représentent qu’un quart des effectifs de ces structures. Trois sur dix sont accueillies dans des structures pour adultes handicapés ou relèvent d’établissements de soins médicaux. Les foyers de travailleurs regroupent 14 % des personnes de 25 à 74 ans vivant en communauté et les établissements pénitentiaires 12 %. La population des communautés âgée de 25 à 74 ans est majoritairement masculine. Les problèmes de santé ou d’incapacités sont plus fréquents à ces âges chez les hommes que chez les femmes. Par ailleurs, la population carcérale, celle des casernes et celle des foyers de travailleurs est également particulièrement masculine.
Enfin, 53 000 enfants de moins de 14 ans vivent en communauté, soit 3 % de l’effectif total de ces structures. 50% réside en internat, 25% dans des structures d’aide sociale à l’enfance et de protection judiciaire pour enfants, et 15 % vivent dans des centres sociaux pour adultes et familles ou dans des foyers de travailleurs avec leurs parents.
Quatre résidents en Ehpad sur dix ont 90 ans ou plus
Au 1er janvier 2019, 577 000 personnes sont hébergées en Ehpad. 80 % d’entre elles sont localisées au sein des unités urbaines, soit autant que l’ensemble de la population. En revanche, elles sont moins fréquemment présentes dans les grandes unités urbaines de plus de 200 000 hab. que l’ensemble de la population (respectivement 31 % et 42 %).
Si l’accueil en Ehpad débute à 60 ans, il reste relativement rare jusqu’à 74 ans puisque seuls 10 % des résidents de ces structures ont entre 60 et 74 ans. En revanche, 48 % des pensionnaires sont âgés de 75 à 89 ans et 40 % ont 90 ans ou plus. En 2019, la part des hommes parmi les personnes vivant en Ehpad est supérieure à celle des femmes entre 60 et 69 ans, puis baisse au-delà, de plus en plus fortement avec l’âge en raison des différences d’état de santé et d’espérance de vie entre les sexes. Après 90 ans, huit pensionnaires sur dix sont des femmes.
404 000 personnes vivent dans des établissements sanitaires et sociaux hors Ehpad
Les établissements sanitaires ou sociaux de moyen ou long séjour (hors Ehpad) accueillent 404 000 personnes, soit 0,6 % de la population totale, en majorité des hommes. En nombre de personnes hébergées, ils constituent le 2e groupe de l’ensemble des communautés. Cette catégorie regroupe notamment des établissements de soins médicaux de longue durée (107 000 personnes), les structures pour adultes ou enfants handicapés (103 000), les foyers de travailleurs (92 000), les structures sociales pour adultes et familles (37 000) ou de protection à l’enfance (28 000).
La pyramide des âges de l’ensemble des personnes vivant en établissements sanitaires ou sociaux (hors Ephad) est concentrée sur les âges intermédiaires de la vie. Les très jeunes enfants souffrant de handicap sont par exemple pris en charge par leur famille ou par des modes de garde non spécifiques aux enfants handicapés. Dans les établissements pour adultes handicapés, les effectifs baissent dès 60 ans. Lorsqu’elles vieillissent, une part élevée des personnes qu’ils accueillent vont en Ehpad.
Globalement, les personnes résidant dans les établissements sanitaires ou sociaux sont plus souvent situées en unités urbaines que l’ensemble de la population. Ce constat diffère toutefois selon le type de communauté de cette catégorie. Les personnes vivant en foyers de travailleurs résident presque exclusivement dans les agglomérations urbaines. À l’inverse, un quart des résidents des établissements pour adultes handicapés vivent hors des unités urbaines, soit un peu plus (+ 4 points) que l’ensemble de la population. Et lorsqu’elles résident dans des unités urbaines, ces personnes vivent plus fréquemment que l’ensemble des habitants dans celles de moins de 20 000 habitants.
Les structures sociales d’aide à l'enfance et de protection judiciaire pour enfants et jeunes majeurs et celles accueillant des adultes ou familles en difficulté sont très concentrées sur le territoire : 50% des personnes accueillies dans ces établissements résident dans seulement 20 grandes unités urbaines de plus de 200 000 habitants.
386 000 jeunes sont accueillis en internat
Les internats accueillent 386 000 jeunes en 2019, qui constituent ainsi le 3e groupe de personnes le plus important parmi l’ensemble des résidents en communauté (24 %). Les élèves internes sont le plus souvent hébergés en milieu urbain, 88 %, dont la moitié dans des agglomérations de moins de 100 000 habitants. Les unités urbaines de plus de 200 000 habitants ne regroupent en effet que 30 % des élèves internes, contre 42 % de la population totale. La présence de nombreux établissements d’enseignement dans les grandes unités urbaines permet plus souvent de trouver une formation proche du domicile parental que dans des agglomérations de plus petite taille. La moitié des jeunes internes sont âgés de 16 à 18 ans et un quart ont entre 11 et 15 ans. Plus de la moitié (59%) des élèves internes sont des garçons.
Les cités universitaires accueillent quant à elles 84 000 jeunes. Elles sont très concentrées dans les unités urbaines de plus de 200 000 habitants, lieux où sont implantées la plupart des formations de l’enseignement supérieur.
Une population jeune en milieu carcéral et plus âgée en communauté religieuse
Les autres personnes vivant en communauté résident principalement dans des établissements pénitentiaires (68 000), des établissements militaires (52 000) ou des communautés religieuses (25 000).
Les 68 000 détenus des établissements pénitentiaires sont présents dans les agglomérations et notamment les plus peuplées d’entre elles. Cette population est très masculine (96 %) et assez jeune. La moitié des détenus ont en effet moins de 32 ans.
Les personnes vivant dans des établissements militaires sont quant à elles plus souvent dans des agglomérations de taille moyenne, entre 20 000 et 200 000 habitants, que l’ensemble de la population. Cette population est jeune et reste très majoritairement masculine (90 %). Quant aux communautés religieuses, elles sont plus souvent situées hors unités urbaines que l’ensemble de la population. La moitié de leur population est âgée de plus de 70 ans et sept résidents sur dix sont des femmes.
Encadré – Évolution du nombre de personnes vivant en communauté entre 2009 et 2019
De 2009 à 2019, le nombre de personnes vivant en communauté est resté plutôt stable (– 0,1 % par an). Toutefois, en dix ans, l’effectif des personnes hébergées en Ehpad ou en établissement social de court séjour a progressé, respectivement de 1,7 % et 1,9 % par an. À l’inverse, les effectifs ont diminué dans les communautés religieuses (– 4,0 %), établissements militaires (– 1,7 %), internats (– 1,0 %), cités universitaires (– 1,1 %) ou établissements sanitaires ou sociaux de moyen ou long séjour hors Ehpad (– 0,9 %).
Entre 2009 et 2019, la population résidant en Ephad augmente de 91 000. D’un côté, l’accueil en institution progresse avec le vieillissement de la population qui s’accompagne d’une dégradation de l’état de santé, mais de l’autre, la politique de maintien à domicile des personnes âgées dépendantes retarde l’entrée en Ehpad. Si la part des résidents en Ehpad par âge avait été la même en 2019 que dix ans plus tôt, la hausse de la population vivant en Ehpad aurait été presque deux fois plus élevée que celle recensée. Le maintien à domicile a limité l’augmentation de la population en Ehpad, particulièrement celle des personnes âgées de 75 à 89 ans. Par ailleurs, la part des résidents de plus de 90 ans en Ephad a augmenté de 13 points en dix ans, en partie à cause de la hausse de l’espérance de vie, et en partie parce que les personnes âgées de 91 à 95 ans appartenaient en 2009 aux générations creuses nées entre 1914 et 1918.
Entre 2009 et 2019, le nombre d’élèves internes baisse de 1 % par an. Cette évolution est proche de celle observée par le ministère de l’Éducation nationale entre les rentrées scolaires 2008 et 2018 dans les établissements du secondaire. Cette diminution est à mettre en parallèle avec le déplacement des familles vers les grands centres urbains, se rapprochant ainsi des établissements scolaires. Elle peut également s’expliquer par l’extension des réseaux de transport collectifs urbains permettant de rapprocher les familles des établissements scolaires.
Certaines communautés se sont transformées en logements ordinaires. C’est le cas des cités universitaires, gendarmeries ou foyers de travailleurs qui ont développé des logements indépendants alors que ces structures étaient majoritairement composées de chambres auparavant. Les personnes âgées résidant dans des logements foyers, qui se sont développés depuis dix ans, ne font pas partie des communautés.