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Déficit public de la France : 5,5% du PIB en 2023
Publié le 28 mars 2024
Le déficit public pour 2023 atteint 154 milliards d'euros, soit 5,5% du produit intérieur brut (PIB) après 4,8% en 2022 et 6,6% en 2021. La dette des administrations publiques au sens de Maastricht atteint 110,6% du PIB fin 2023 après 111,9% fin 2022 (elle était de 97,9% du PIB en 2019 avant la pandémie de Covid-19).
L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, le 26 mars 2024, une première évaluation des comptes nationaux des administrations publiques sur l’année 2023, correspondant à celle utilisée pour notifier la dette et le déficit publics à la Commission européenne.
Ralentissement des recettes
Si les recettes progressent de 2% en 2023, elles ralentissent fortement par rapport à 2022 (+7,4% en 2022).
Le taux de prélèvements obligatoires diminue et s’établit à 43,5% du PIB après 45,2% en 2022, à un niveau proche de l’avant Covid (43,9% en 2019).
Les impôts augmentent seulement de 0,3% avec +2,8 milliards d'euros (Md€) après +7,9% en 2022, notamment du fait :
- du net ralentissement des recettes de TVA (+2,8% après +7,6%) ;
- du repli des droits de mutations à titre onéreux (-4,8 Md€ soit -22,2%) accompagnant le recul des transactions immobilières ;
- de la nouvelle étape de suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (-3,7 Md€) ;
- du net repli de l’impôt sur les sociétés (-10,7 Md€) en contrecoup d’une année 2022 exceptionnelle ;
- de la dernière étape de la suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales (-2,5 Md€) ;
- du ralentissement de la CSG/CRDS (+6,6 Md€ soit +4,4% après +9,4% en 2022) et des recettes de cotisations sociales (+4,5% soit +17,8 Md€ après +6,1% en 2022) avec la masse salariale.
En revanche, les impôts sur le capital progressent encore fortement en 2023 (+2,4 Md€ soit +12,8%) portés par les droits de mutation à titre gratuit et la taxe foncière reste dynamique (+3,8 Md€).
Et augmentation des dépenses
Les dépenses augmentent de 3,7% après +4% en 2022. Toutefois, en proportion du PIB, les dépenses continuent de reculer et s’établissent à 57,3% du PIB après 58,8% en 2022 et 59,6% en 2021. Mais elles demeurent sensiblement supérieures à l’avant Covid (55,2% du PIB en 2019).
Cette augmentation est notamment due à :
- l'accélération des dépenses de fonctionnement (+6% après +5,4% en 2022) ;
- l'augmentation des consommations intermédiaires (+9,4% après +8%), de nouveau portées par l’augmentation des prix de l’énergie ;
- la hausse des rémunérations versées (+4,6% après +4,4%, avec l’effet en année pleine de la revalorisation indiciaire de juillet 2022, la revalorisation de juillet 2023, et un emploi public plus dynamique que les années précédentes ;
- l'augmentation des prestations sociales (+3,3% après +1,2% en 2022) portée par les revalorisations des prestations indexées sur l’inflation.
Les prestations de santé sont stables : la hausse de la consommation de médicaments, des honoraires de professionnels de santé, et des soins de longue durée est compensée par un repli des dépenses de tests et d’arrêts maladie, en contrecoup de la vague Omicron du Covid au début de l’année 2022.