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Nouvelles organisations du travail (27 09 2024)

Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 29 août 2024 sur le site Vie-publique (cliquer ici pour accéder au site Vie-publique)

https://www.vie-publique.fr/en-bref/295273-nouvelles-organisations-du-travail-impacts-sur-la-sante-mentale.html

Nouvelles organisations du travail : quel impact sur la santé mentale ?

Publié le 29 août 2024

Certaines organisations du travail alternatives mettent l’accent notamment sur l’autonomie professionnelle. Est-ce un gage de plaisir au travail ?

 

La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) a publié le 13 août 2024 une étude sur les  effets subjectifs des "nouvelles" organisations du travail. Elle rend compte d’entretiens cliniques collectifs réalisés en 2020 et 2021, sur la base du volontariat, auprès de travailleurs d’une plateforme numérique de livraison à vélo, d’une société coopérative de production (SCOP) de coursiers à vélo et d’une entreprise "libérée".

Que révèle l’enquête ?

Elle s’appuie sur le témoignage de :

  • six livreurs travaillant avec des plateformes de livraison de repas. Chaque commande est assignée à un livreur "partenaire", auto-entrepreneur payé à la course. L’algorithme organise toute l’activité de livraison, jusqu’à la sanction éventuelle des travailleurs. Les livreurs gèrent les contraintes du management algorithmique et de leur activité (isolement, peur des accidents, crainte de l’échec auto-entrepreneurial, concurrence entre livreurs…). Ils coopèrent peu entre eux et le contact avec la clientèle, souvent tendu, offre peu de reconnaissance ;
  • sept livreurs d’une SCOP de livraison. La coopération y repose sur le partage des règles du métier, la convivialité et des principes écologiques, éthiques et solidaires à concilier avec les exigences du marché. Les espaces de délibération sur le travail, qui permettent de conserver l’équilibre du collectif de travail, sont parfois difficiles à maintenir ;
  • dix employés d’une entreprise de conseil informatique aux grands groupes pharmaceutiques. L’un des dirigeants a engagé en 2014 une "libération de l’entreprise" en favorisant la formation d’équipes autonomes et de groupes transversaux de réflexion sur des questions économiques, de ressources humaines, de marketing... Chaque salarié doit veiller à l’image renvoyée à l’extérieur, avoir une compétence scientifique et informatique, s’impliquer dans les groupes transverses et le partage des connaissances avec ses collègues. On ne dit pas "non" à un client et on ne recourt pas à des contrats précaires, ce qui crée une surcharge de travail.

Des atteintes à la santé

L’étude note que :

  • chez les livreurs de plateformes, l’accélération du rythme de livraison, qui vise à rendre supportable la pénibilité physique et psychique du travail, provoque des pathologies sévères qui ont émergé assez tôt dans leur trajectoire ;
  • dans la SCOP, la coopération entre pairs réduit les risques pour la santé mentale et physique ;
  • les salariés de l’entreprise ”libérée” doivent fournir des efforts psychiques importants pour contribuer à l’organisation du travail, laissée en grande partie à leur initiative. Les tensions se libèrent lors des moments de convivialité.

Ces organisations du travail valorisent l’autonomie et la liberté dans le travail, en particulier les plateformes numériques de livraison et les entreprises libérées, qui ont supprimé les fonctions d’encadrement. Or, selon les auteurs, le seul management par la performance ou par indicateurs chiffrés ne peut suffire à la dynamique de la reconnaissance. L’autorité joue un rôle majeur dans la reconnaissance du travail et, par son arbitrage, dans la prévention de la santé psychique des travailleurs.

 

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