Nous proposons sur 2 jours des extraits d’un rapport de M. Georges Labazée, sénateur, sur les services d’aide et d’accompagnement à domicile publié en mars 2017 par la Documentation Française (cliquer ici pour accéder au texte complet du rapport ou au site de la Documentation Française)
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/174000215.pdf
SYNTHESE
Le présent rapport s'inscrit dans le cadre de la loi relative à l'adaptation de la société au vieillissement (ASV) du 28 décembre 2015. Un peu plus d’un an après la promulgation de la loi, ce rapport se propose d’en poser un premier bilan, notamment dans le champ spécifique des services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD). C’est dans cet objectif que le Premier ministre a confié à M. Georges Labazée, sénateur et co-rapporteur de la loi ASV, une mission destinée à en évaluer les effets et à poser les bases d’un meilleur dialogue entre départements et services qui permette de resituer les questions tarifaires dans un enjeu plus large de qualité des prestations délivrées et de continuité du service.
Sommaire
Eléments de contexte et de définition permettant d’expliciter la situation actuelle du secteur
La tarification des SAAD : une question explorée depuis de nombreuses années, une réflexion à poursuivre
Une nécessaire évolution de l’organisation et de la gestion des structures : des leviers à mobiliser
Perspectives d’évolution : des opportunités à saisir
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Une nécessaire évolution de l’organisation et de la gestion des structures : des leviers à mobiliser
Outre l’aspect financier, d’importants défis structurels pourraient continuer de se poser aux SAAD avec une acuité renforcée. Les problèmes de ressources humaines auxquels de nombreux SAAD sont contraints de faire face, en raison d’une attractivité insuffisante de leurs métiers, ne manqueront pas de s’accentuer si l’on ne procède pas à une revalorisation des diplômes et à une diversification des tâches. Un des principaux leviers de diversification a en partie été exploité par l’expérimentation des services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD).
Cette nouvelle formule de services, partant du constat que la prise en charge de la personne âgée cumule dimensions médicale et sociale, vise à décloisonner ces deux champs en rapprochant leurs professionnels respectifs et en unifiant leurs pratiques autour de la personne. Encouragés par la mission, les SPASAD ne semblaient pas avoir rencontré, en 2015, le succès escompté, en raison de la grande complexité que suppose la coordination de deux milieux qu’opposent encore d’importants clivages culturels et fonctionnels. Les entités juridiques destinées à faciliter ce rapprochement, tels les groupements de coopération sociale et médico-sociale, sont pour l’heure insuffisamment exploitées. Le suivi de l’expérimentation SPASAD intégrés mise en place par la loi ASV est toutefois encourageant.
Au-delà des SPASAD, l’opportunité que peuvent saisir les SAAD de diversifier leurs activités en exploitant tous les aspects du « service à la personne » se heurte encore à la réticence de certains acteurs associatifs, à dépasser la dimension sociale de l’aide à domicile. Cette diversification peut se faire vers d’autres activités du secteur social, telles que les interventions auprès des familles fragilisées. Elle permettrait aux services, alors moins dépendants de leur activité APA et PCH de retrouver une pérennité économique.
Perspectives d’évolution : des opportunités à saisir
Au-delà des pistes lancées par la loi ASV, et dont il conviendra de maintenir le suivi dans les années à venir, de nombreux chantiers restent à investir par les décideurs publics. Il ne leur est en effet plus possible d’ignorer les mutations économiques qu’entraînent le vieillissement de la population et l’élévation du degré de dépendance. L’appropriation des nouvelles technologies par les SAAD est une des clés à saisir par le secteur pour assurer sa viabilité. Il en va de même pour sa capacité à s’adapter aux nouvelles formes d’habitat collectif, répondant à une demande qui ne peut plus se satisfaire de la dualité maintien à domicile/accueil en établissement.