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vivre ensemble plus longtemps (5/5) (12 07 2010)

Vivre ensemble plus longtemps (volet 5/5)

Synthèse du rapport « Vivre ensemble plus longtemps » coordonné par Mmes Virginie Gimbert et Clélia Godot, publié dans la Note de Veille n°185 le 6 juillet 2010 sur le site du Centre d’Analyse Stratégique (cliquer ici pour accéder au rapport pdf sur le site du CAS)

 

http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/NoteVeille185_Vieillissement.pdf

http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1205.html

 

Vivre ensemble plus longtemps : Enjeux et opportunités pour l’action publique du vieillissement de la population française (suite et fin)

 

Sommaire :

Résumé

Caractéristiques du vieillissement en France et enjeux pour l’action publique

Envisager des politiques de prévention tout au long du cycle de vie pour un vieillissement réussi

Répondre aux besoins spécifiques des plus âgés tout en améliorant le bien-être de tous

Placer l’enjeu des relations intergénérationnelles au cœur des politiques publiques

 

Placer l’enjeu des relations intergénérationnelles au cœur des politiques publiques

 

Le processus de vieillissement de la population et son accélération se traduisent par la coexistence simultanée plus fréquente de quatre générations. L’économie des relations intergénérationnelles s’en trouve profondément modifiée, ce qui peut avoir d’importantes répercussions en termes de cohésion sociale. Afin de pacifier les tensions entre générations potentiellement accrues par la présence d’une génération supplémentaire, l’enjeu de l’équité intergénérationnelle doit être au cœur des politiques publiques.

 

Si du point de vue des transferts publics, les seniors et les aînés semblent bénéficier le plus de ces prestations sociales, le tableau des échanges intergénérationnels est plus complexe si on observe l’ensemble des transferts privés. On constate alors que l’économie des relations privées d’entraide est particulièrement complexe et développée. Qu’il s’agisse d’échanges fondés sur le temps ou sur l’argent, elle présente une caractéristique principale : celle d’être multidirectionnelle. Au niveau de la cellule familiale élargie – déjà caractérisée par une multiplicité de configurations –, la présence des aînés peut apporter un réel soutien pour la prise en charge des enfants, petits- ou arrière-petits-enfants (« grand parentalité active »), aussi bien qu’elle peut exiger une prise en charge ou des soins (cas d’un aîné dépendant). Dans la mesure où l’appui sur les seules solidarités privées peut conduire à un renforcement des inégalités sociales, au détriment de ceux qui ont peu ou pas d’entourage familial, il convient de mieux envisager l’articulation entre l’intervention publique et l’entourage familial.

 

La prise en charge des personnes dépendantes représente un défi de taille. Elle repose beaucoup sur l’aide informelle apportée par la famille – en particulier dans le cas du maintien à domicile – et notamment par la génération « pivot » (les 45-64 ans, encore actifs ou jeunes retraités). Alors que le nombre de dépendants pourrait augmenter de manière significative à l’horizon 2020-2030, la France se trouve dans une situation de pénurie potentielle d’aidants professionnels. À cette demande de prise en charge des personnes dépendantes s’ajoute en effet celle de modes de garde pour les jeunes enfants, qui offre des métiers considérés comme plus attractifs. Afin de répondre au problème de pénurie de professionnels et afin de soutenir les aidants familiaux, il convient donc de mieux structurer l’offre professionnelle en rendant plus attractifs les métiers de prise en charge de la dépendance. Il s’agit également de favoriser une meilleure conciliation entre vie professionnelle et tâches d’aidants.

 

Proposition 8. Engager une réflexion sur un rapprochement des métiers de l’aide aux personnes âgées, handicapées et de la petite enfance (formation, mise en place de « passerelles » entre ces métiers, etc.).

 

Proposition 9. Sensibiliser les entreprises et les assureurs aux difficultés rencontrées dans le travail ou la vie privée par les aidants familiaux, en les invitant à s’impliquer et à proposer aux salariés concernés des assouplissements d’horaires, des formules de télétravail, des dispositifs d’information, voire des programmes de coordination de soins gériatriques ou des contrats dépendance collectifs.

 

Proposition 10. Faire des CLIC (Centres locaux d’information et de coordination gérontologique) et des MAIA (Maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer) de véritables guichets uniques en matière de dépendance : y rendre disponible l’ensemble des informations utiles, non seulement dans le domaine sanitaire et social, mais aussi en ce qui concerne l’adaptation du logement, les technologies pour l’autonomie, etc. Améliorer leur accessibilité en utilisant le support internet et en impliquant pour les faire connaître un éventail élargi d’acteurs (entreprises, assureurs, etc.).

 

La problématique du vieillissement pose enfin la question du poids qui pèse sur les actifs, comparativement aux retraités seniors ou plus âgés, surtout si l’on prend en compte l’augmentation prévisible de la dépendance, qui appelle de nouvelles solutions en termes de financement. Or, on observe indéniablement un déséquilibre net, du point de vue des transferts sociaux et fiscaux, en faveur des seniors, et plus particulièrement, en faveur des seniors les plus riches. Il apparaît donc opportun de réformer les dispositifs sociaux et fiscaux à destination des seniors afin de les rendre plus équitables d’un point de vue intergénérationnel (entre seniors et jeunes actifs) et d’un point de vue intragénérationnel (entre seniors). Une telle réforme pourrait contribuer à une sécurisation sur le long terme du financement de la dépendance.

 

Le large éventail de ces propositions témoigne bien à la fois de l’ampleur des réformes à mener et de leur nécessaire transversalité. C’est à ces conditions qu’une meilleure anticipation des effets du vieillissement reste possible et pourrait conduire à la mise en place de politiques publiques bénéficiant au plus grand nombre.

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