http://www.inpes.sante.fr/30000/actus2012/020-audition.asp
La perception des risques auditifs
D’après l’enquête nationale faite pour la Journée nationale de l’audition 2012 (JNA/IPSOS auprès de 900 jeunes de 13 à 25 ans), la plupart des jeunes (90 %) écoutent de la musique quasi-quotidiennement (sur MP3, téléphone mobile, PC ou chaîne HIFI), près de 2/3 le font plus d’une heure par jour). Par ailleurs, si 96% des 13-25 ans considèrent que le bruit peut avoir des effets et des conséquences sur l’audition, les risques auditifs « pour soi » sont plutôt mis à distance et ne figurent pas parmi les préoccupations santé les plus saillantes pour les jeunes eux-mêmes. Ainsi, seuls 10 % d’entre eux se sentent « très inquiets » d’avoir des problèmes d’audition, alors que 25 % sont très inquiets d’avoir une maladie grave ou 24% d’être handicapé physiquement. À noter également que d’après cette étude JNA/Ipsos 2012, 46 % se considèrent « assez mal » ou « très mal » informés sur les risques engendrés par l’écoute excessive de musique amplifiée.
Des comportements préventifs insuffisamment adoptés
Le post-test de la campagne 2008 de prévention des risques auditifs chez les jeunes de l’Inpes a quant à lui montré que lorsqu’on interroge plus précisément les 15-25 ans sur les comportements préventifs qu’ils adoptent en concert et en discothèque, et la fréquence à laquelle ils le font, il apparaît que les pratiques sont très inégales. Ainsi, si 69% des 15-25 ans affirment « systématiquement » ou « le plus souvent » s’éloigner des enceintes lorsqu’ils sont à un concert ou en discothèque, ils ne sont que 31% à déclarer faire des pauses pour reposer leurs oreilles, et 7% à porter des bouchons d’oreille lorsque le volume sonore est trop élevé (91% n’en portent jamais).
Ce sont les personnes qui utilisent le plus fréquemment leur baladeur, pendant de longues durées et à un volume sonore élevé qui sont également les plus nombreuses à ne jamais adopter de mesures préventives en concert ou en discothèque. Ainsi, parmi les jeunes âgés de 15 à 25 ans, 34 % de ceux ayant une écoute « excessive » ne s’éloignent « jamais » des enceintes en concert ou en discothèque, 57 % ne font « jamais » de pauses, et 97% ne portent « jamais » de bouchons d’oreille. D’après l’enquête JNA 2012, seuls 13 % des 13-25 ans se sont vus proposer des bouchons d’oreille à l’entrée d’une salle de concert ou boîte de nuit). En positif, 42 % des jeunes (13-25 ans) se disent prêts à les porter systématiquement en soirée si on les leur distribuait gratuitement à l’entrée d’un concert ou d’une boite de nuit (JNA/Ipsos 2012).
L’enjeu de cette campagne d’été est donc de faire évoluer les comportements des jeunes afin qu’ils prennent plus conscience du risque et que de leur plein gré, ils ne s’exposent pas à des niveaux sonores qui présentent un danger pour leur audition.
Pour en savoir plus
· www.ecoute-ton-oreille.com est consacré aux risques auditifs liés à l’écoute de musique amplifiée (lecteurs MP3, téléphones portables, chaînes hi-fi, ordinateurs, concerts, discothèques…). Le site, refondu en 2011, veut faire prendre conscience aux jeunes (11 à 18 ans) que leur audition peut être dégradée de manière durable à la suite d’une exposition à des volumes sonores élevés. Il invite à la nécessité de se protéger en adoptant une écoute responsable et propose d’en savoir plus sur le fonctionnement de l’oreille, on protège durablement le plaisir d’écouter la musique qu’on aime.
· Dépliant Tout savoir sur les risques auditifs
· Article de la Santé de l’homme « Pour prévenir, il faut comprendre ensemble le risque sonore », entretien avec Marc Touché, sociologue et ethnologue au Centre national de recherche scientifique (CNRS) et spécialiste de la musique amplifiée
· Campagne Inpes « Protéger son ouïe, c’est protéger la musique qu’on aime » de mai 2011
· Impacts sanitaires du bruit : état des lieux. Indicateurs bruit-santé. Dossier de l'Anses, Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail créée le 1er juillet 2010 par la fusion de l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) et de l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail)