Nous publions sur 2 jours des extraits (hors tableaux et graphiques) d’une note d’analyse de M. Thibaut de Saint Pol, Laboratoire de sociologie quantitative, du Crest et Mme Layla Ricroch, division Conditions de vie des ménages, de l’Insee, publiée le 12 octobre 2012 sur le site de l’INSEE (cliquer ci-dessous pour accéder au site de l’INSEE)
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1417.html
Résumé
Sommaire
· Au fil des décennies, les Français préservent leur temps de repas
· L’attachement aux trois repas traditionnels demeure
· 29 % des jeunes grignotent très souvent entre les repas
· Déstructuration des repas et risque d’obésité
· On prend un peu plus souvent ses repas devant la télévision
· Les repas partagés restent les plus agréables
Encadré
Des repas plus courts à la Réunion
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29 % des jeunes grignotent très souvent entre les repas
Malgré le rituel prédominant des trois repas, 30 % des personnes interrogées déclarent grignoter à d’autres moments, hors goûter et apéritif, et 15 % déclarent même le faire très souvent. Les jeunes sont les premiers concernés : 41 % des moins de 25 ans déclarent grignoter parfois et 29 % très souvent, contre respectivement 20 % et 8 % parmi les plus de 60 ans. Les ouvriers et les employés sont par ailleurs les plus nombreux à déclarer grignoter très souvent : respectivement 22 % et 20 % d’entre eux contre 9 % parmi les cadres.
Déstructuration des repas et risque d’obésité
Au cours des dernières décennies, la corpulence des Français a fortement augmenté, avec une accélération depuis les années 1990. En 2008, selon l’enquête Handicap-santé de l’Insee, 39 % des hommes et 24 % des femmes de plus de 18 ans sont en situation de surpoids en métropole (contre 31 % et 18 % en 1991). L’obésité touche quant à elle 11 % des hommes et 13 % des femmes en 2008, soit une augmentation de plus de 5 points depuis 1991 pour chacun des deux sexes.
La source mobilisée dans cette étude, l’enquête Emploi du temps, confirme le lien, au-delà de facteurs génétiques et de la nature des aliments consommés, entre rythme alimentaire et risque d’obésité. Le temps consacré à l’alimentation augmente bien sûr significativement le risque. Mais le rythme alimentaire et l’excès de poids sont également liés : les personnes qui effectuent moins de trois prises alimentaires par jour sont plus souvent obèses que les autres, à autres caractéristiques ou comportements identiques. On retrouve ici l’importance de la régularité des repas pour notamment éviter les facteurs de prises de poids que sont les repas trop copieux et le grignotage.
Enfin, l’importance du temps alimentaire passé devant un écran, télévision ou ordinateur, augmente le risque d’obésité. Mais c’est le cas plus généralement du temps quotidien passé devant un écran, qui est un indicateur de sédentarité.
On prend un peu plus souvent ses repas devant la télévision
En 2010, 19 % du temps consacré à l’alimentation est passé devant la télévision. C’est 3 points de plus qu’en 1986. Une personne sur dix regarde la télévision en mangeant le matin, une sur cinq le midi et une sur quatre le soir.
Les personnes seules consacrent 22 % de leur temps de repas devant le petit écran, contre 16 % des couples avec enfant. Au moment du dîner, elles sont 36 % devant la télévision (20 % des couples avec enfant). La pratique diminue quand le niveau de vie augmente : les personnes les plus modestes (1er décile de niveau de vie) passent 21 % de leur temps de repas devant la télévision, les personnes les plus aisées (dernier décile) en passent 15 %.
À l’inverse, les personnes les plus aisées passent plus de temps de repas en compagnie de personnes extérieures : 38 minutes par jour en moyenne, contre 25 minutes pour les plus modestes.
Les repas partagés restent les plus agréables
Sans surprise, le repas constitue pour les Français un des moments les plus agréables, moins que jouer, regarder un spectacle ou se promener, mais quasiment autant que lire ou écouter de la musique. Les repas pris en compagnie sont les plus appréciés, les femmes étant encore plus sensibles à ce facteur.
Ce sont les plus jeunes qui apprécient le moins ces temps de la journée. Au contraire, les plus âgés en tirent le plus de satisfaction et, on l’a évoqué, y consacrent un temps plus important. Parmi les catégories sociales, les cadres et les professions intellectuelles supérieures jugent moins favorablement ce moment, à l’inverse des employés et des ouvriers.
Encadré
Des repas plus courts à la Réunion
En 2010, la Réunion a participé pour la première fois à l’enquête Emploi du temps. Les horaires et surtout la durée des repas diffèrent de la métropole. Ses habitants consacrent en moyenne une demi-heure de moins par jour à l’alimentation. L’écart concerne principalement les repas les plus courants, c’est-à-dire ceux pris à domicile sans personne extérieure au ménage. Déjeuners, dîners et goûters, pour ceux qui les pratiquent, durent 10 minutes de moins.
Les Réunionnais sont proportionnellement aussi nombreux à prendre chaque type de repas. Les petits déjeuners durent autant qu’en métropole, mais les Réunionnais les prennent plus tôt, les journées de travail ou d’école démarrant en effet plus tôt qu’en métropole.