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Vivre et travailler en France : où est-on le plus satisfait ? (14 02 2022)

Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 9 février 2022 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)

https://www.insee.fr/fr/statistiques/6049227.html

 

cliquer ci-dessous pour accéder au texte (pdf) de l’étude :

file:///C:/Users/Utilisateur/Downloads/DT2022-01%20(1).pdf

 

sur le même sujet , voir une autre étude détaillée grace au lien suivant :

https://www.insee.fr/fr/statistiques/6043792.html

Vivre, travailler et habiter en France : où est-on le plus satisfait ?

Résumé

Cette étude cherche à répondre à plusieurs questions : où et dans quel type d’environnement de vie est-on le plus satisfait de vivre et de résider ? Y a-t-il des écarts entre les zones fortement urbanisées et les communes isolées ou entre les communes riches et les communes pauvres ? Ces écarts ont-ils évolué au cours de la décennie passée ? A un niveau plus fin, la richesse de la commune, son taux de chômage ou son taux d’immigrés ont-ils un impact sur le niveau de satisfaction des Français ? Pour répondre à ces objectifs, nous analysons les déterminants de la satisfaction générale dans la vie et de la satisfaction relative à quatre autres dimensions particulières : le logement et son environnement, le travail, les loisirs et les relations sociales.

Méthode : Le dispositif d’enquêtes SRCV permet de disposer de notes annuelles de satisfaction vis-à-vis des cinq domaines précédemment cités sur une période de dix années, de 2010 à 2019. SRCV est un panel annuel rotatif sur une durée obligatoire de 5 ans et une prolongation optionnelle de 4 ans. Sur la période, 47 400 individus âgés de 16 ans ou plus et vivant dans un ménage ordinaire en France métropolitaine ont répondu au moins une fois aux questions de satisfaction, totalisant 162 000 observations annuelles. Le principal découpage du territoire utilisé est la taille de l’aire d’attraction des villes à laquelle appartient la commune de résidence. Les données sont analysées à l’aide de modèles d’analyse de variance sur données répétées.

Résultats : Les principaux déterminants de la satisfaction générale dans la vie sont les caractéristiques individuelles et familiales, au premier chef desquelles l’âge et le niveau de vie, mais aussi la composition du ménage et l’état de santé perçu. La satisfaction varie aussi en fonction de la tranche d’aire d’attraction des villes: une fois tenu compte des caractéristiques individuelles des habitants, tous les territoires ou presque affichent un niveau supérieur à celui mesuré en Île-de-France (IdF) pour ce qui est de la satisfaction dans la vie en général, alors que le résultat est plus nuancé pour le logement et son environnement et que les variations sont moindres pour le travail, les loisirs et les relations sociales. La satisfaction générale dans la vie dépend aussi des caractéristiques de la commune : sa richesse est associée à une élévation prononcée de la satisfaction de ses habitants, alors que les variations sont nettement moindres en fonction de son taux de chômage ou de la part de sa population issue de l’immigration directe.

 

En revanche, une élévation du taux de chômage ou d’immigrés au sein de la population de la commune diminue fortement la satisfaction de ses habitants chômeurs ou nés étrangers. Le niveau de vie n’a pas le même effet dans tous les types de territoires : si figurer parmi les ménages aisés procure la même satisfaction partout, ce n’est pas le cas du fait de figurer parmi les ménages modestes : paradoxalement, c’est à Paris que l’effet négatif d’un revenu modeste sur la satisfaction est le plus réduit.

 

Enfin, on note que les départements littoraux de la façade ouest présentent généralement un niveau de satisfaction supérieur aux autres.

 

Sur la période 2010-2019, le niveau moyen de satisfaction a connu deux phases de hausse : entre 2010 et 2012 d’une part, puis entre 2013 et 2019 de l’autre, séparées par une chute brutale de plus d’un demi point. Le niveau en début et en fin de période est quasiment identique. Cette évolution nationale est globalement vraie dans tous les types de territoires : aucun, du plus rural au plus urbanisé, n’a connu de baisse ou de hausse prononcée.

 

Synthèse de la première partie : Où est-on le plus satisfait de vivre et d’habiter ?

 

Parmi les caractéristiques individuelles, l’âge, le revenu et l’état de santé impactent fortement la satisfaction dans la vie en général. De plus, à caractéristiques équivalentes, vivre seul ou seul avec enfants diminue significativement le niveau de satisfaction. Les facteurs financiers influent également à travers le fait d’exercer un emploi, la surface du logement habité… Ne pas être Français à la naissance diminue également le niveau de satisfaction. Les habitants sont sensibles à la richesse de leur commune, les plus satisfaits habitant les communes les plus riches ; ils sont également sensibles à la taille de l’agglomération et au type de commune dans laquelle ils résident. Ainsi, vivre dans les communes-centres des grandes ou très grandes agglomérations, hors région parisienne, augmente la satisfaction, comparativement au fait de résider à Paris intramuros. En revanche, en région parisienne, vivre à Paris ou en banlieue proche ou éloignée ne modifie pas le niveau de satisfaction. Enfin, dans les communes hors attraction des villes, le niveau de satisfaction moyen sur la période est significativement supérieur au niveau parisien.

 

Dans le domaine du logement et de son environnement, constat similaire : la satisfaction est majorée dans les pôles des aires d’attraction des villes de province alors qu’en couronne de ces pôles, la satisfaction est au même niveau qu’à Paris. Résider dans les autres communes en pôle de l’aire de Paris (départements limitrophes de Paris que sont les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val de Marne) diminue significativement la satisfaction liée au logement, notamment à cause du département de la Seine-Saint-Denis. Le type de logement présente un gros impact sur la satisfaction : résider en maison de ville mitoyenne et surtout en pavillon indépendant augmente nettement la satisfaction relative au logement. Ainsi, l’attrait de Paris intra-muros relativement au logement est-il largement dû à l’environnement parisien, dont l’offre sportive et culturelle est plus riche. Si l’on ne contrôle plus le type de logement mais seulement sa surface, le surcroît apparent de satisfaction offert par la capitale s’estompe largement, soulignant la nette satisfaction apportée par le fait d’habiter en maison plutôt qu’en appartement.

 

Dans le domaine du travail également, la satisfaction est plus basse à Paris et dans toute l’agglomération parisienne que partout ailleurs en province. Elle est maximale dans les aires de petite et moyenne taille. Enfin, concernant les loisirs et les relations sociales, l’effet du territoire de vie est quasiment inexistant.

 

En Île-de-France, la Seine-Saint-Denis se distingue par des niveaux de satisfaction particulièrement bas que ce soit pour la satisfaction générale dans la vie, le logement, les loisirs et les relations sociales. Une fois prises en compte les caractéristiques individuelles, notamment celles liées à la qualité du logement, c’est à Paris que la satisfaction générale dans la vie est la plus élevée en région parisienne. Assez curieusement, vis-à-vis du travail, la satisfaction des habitants de banlieue, qu’elle soit proche ou éloignée, est supérieure à celle des Parisiens.

 

Quant à la localisation géographique, c’est sur le littoral que la satisfaction dans la vie apparaît la plus élevée, notamment sur la façade atlantique (Finistère aux Pyrénées-Atlantiques, le Morbihan apparaissant en retrait) et la façade normande (Bretagne nord et Manche). Les grandes aires d’attraction des villes présentent des niveaux moyens de satisfaction dans la vie assez contrastés si l’on distingue les régions : certaines grandes aires sont sous la moyenne nationale (exemple Marseille), alors que d’autres, de tailles équivalentes, mais situées dans d’autres régions, sont au-dessus (par exemple Lille). Les régions présentent de plus une assez grande hétérogénéité en leur sein. En Île-de-France, les contrastes entre départements sont importants : la Seine-Saint-Denis obtient la note la plus faible, Paris la plus élevée.

 

L’analyse montre une certaine hétérogénéité au sein des départements : chaque département possède au moins un arrondissement où la note modélisée est inférieure à celle de Paris, sauf le Val-de-Marne.

 

Globalement, l’interprétation des résultats de l’analyse à l’échelle départementale et encore plus à l’échelle des arrondissements doit être prudente : certains résultats sont contre-intuitifs et nécessiteraient des investigations plus poussées afin d’assurer leur robustesse.

                                                

Synthèse de la deuxième partie. Être pauvre, étranger ou chômeur : l’influence du contexte

 

Concernant la vie en général, en moyenne sur nos années d’observation, une hausse de 10 % du revenu apporte partout à peu près le même surcroît de satisfaction générale dans la vie. Néanmoins, en Île-deFrance, les ménages aisés (appartenant au dernier cinquième de la distribution des niveaux de vie) ont une satisfaction diminuée de 0,22 point relativement à leurs homologues de la ville de Paris. Cet effet n’est pas homogène : en Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France, les ménages en retirent au contraire un petit surcroît de satisfaction. En revanche, faire partie des ménages modestes (du premier cinquième de niveau de vie) réduit moins la satisfaction des habitants de la ville de Paris que de ceux des autres parties du territoire. C’est particulièrement le cas pour les habitants des aires de 200 à 700 000 habitants (-0,21 points) et, en Île-de-France, de ceux de Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise (-0,3 point environ). On note enfin que l’impact négatif de se trouver au chômage ou d’être né étranger est nettement amplifié à Paris. Concernant le logement, appartenir à un ménage aisé augmente partout le niveau de satisfaction par rapport aux résidents parisiens, et de façon particulièrement frappante pour ceux de la banlieue parisienne. Inversement, concernant les loisirs, appartenir à un ménage aisé est nettement plus avantageux à Paris qu’ailleurs où le surcroît de satisfaction atteint 0,3 à 0,4 point par rapport au reste du pays. Relativement au travail et aux relations sociales, un gain identique de satisfaction est procuré par une hausse du revenu du ménage quel que soit le territoire. L’effet de la richesse de la commune sur la satisfaction générale dans la vie est globalement le même quel que soit le revenu des ménages. Toutefois, le positionnement relatif du ménage au sein de sa commune de résidence a une certaine importance : les citoyens « pauvres » d’une commune (c’est-à-dire faisant partie des 25 % des ménages les plus pauvres au niveau communal) retirent davantage de satisfaction lorsqu’ils résident dans une commune riche qu’une commune pauvre, alors qu’aucun effet analogue n’est observé pour les citoyens « riches ». La richesse de la commune semble ainsi améliorer le quotidien des ménages les moins favorisés, bien que cet effet soit mineur relativement à l’effet du niveau de vie du ménage. De même, le déficit de satisfaction associé au chômage est d’autant plus important que la part des chômeurs dans la population communale est élevée ; et il en va de même pour la relation entre le fait de ne pas être français à la naissance et la part d’immigrés dans la population communale.

 

Synthèse de la troisième partie : Evolution de la satisfaction dans les territoires

                                                                                                              

Au cours de la période 2010-2019, l’évolution de la satisfaction moyenne s’est faite en trois étapes distinctes : une première période de croissance relativement rapide, une chute massive intervenue entre 2012 et 2013, année de plus faible niveau, puis une seconde période de croissance plus lente qui a permis de partiellement rattraper la chute. Cette constatation vaut pour le zonage en taille d’aires d’attraction des villes et celui en taille d’aires urbaines.

 

L’évolution globale sur la période, si l’on compare les années 2010-2012 aux années 2017-2019, reste ainsi orientée à la baisse pour la plupart des aires et unités urbaines étudiées, en particulier les petites aires et communes, sauf la ville de Paris et dans une moindre mesure l’Île-de-France (en particulier les départements de la grande couronne parisienne) qui se situaient sous la moyenne au début de la période et apparaissent proches de celles-ci, voire légèrement au-dessus en 2019. Les écarts entre les territoires ont cependant décru dans l’intervalle. En revanche, durant chaque sous-période, la hausse est générale, quel que soit le zonage étudié. Il ne semble donc pas que certaines parties du territoire aient connu des évolutions négatives durables au cours des années 2010-2019. Néanmoins les communes des petites aires d’attraction de villes (ou celles hors unités urbaines ou dans des petites unités urbaines) connaissent une évolution un peu plus défavorable que la moyenne tout au long de la période.

 

En Ile-de-France, la satisfaction moyenne dans la vie est plutôt constante au cours du temps pour tous les départements ; néanmoins, la Seine-Saint-Denis apparaît significativement en retrait de la moyenne chaque année.

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