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Réglisse : effets indésirables (02 03 2023)

Nous vous proposons aujourd’hui la synthèse d’un rapport publié en octobre 2022 sur le site de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (cliquer ici pour accéder au site de l’ANSES)

https://www.anses.fr/fr.html

cliquer ici pour accéder au texte pdf du Rapport de l’Anses

https://www.anses.fr/fr/system/files/Toxicovigilance2022AUTO0077Ra.pdf

 

Effets indésirables induits par la réglisse consommée dans le cadre alimentaire

Étude des cas enregistrés par les Centres antipoison de janvier 2012 à décembre 2021

RAPPORT d’étude de toxicovigilance

Groupe de travail « Vigilance des toxines naturelles » (Auto-saisine 2022-AUTO-0077) Octobre 2022

 

SYNTHÈSE

 

La réglisse est l'une des plantes ayant la plus grande valeur commerciale au monde, avec un large éventail d'utilisations, en particulier dans les industries du tabac, cosmétique, alimentaire et pharmaceutique. Dans ces utilisations, Glycyrrhiza glabra est l'espèce la plus importante de ce genre botanique. La consommation de réglisse expose à des risques et principalement au pseudo-hyperaldostéronisme. Cette toxicité est bien documentée et les cas rapportés dans la littérature sont très nombreux. Dans l’Union européenne, la glycyrrhizine figure sur la liste des substances aromatisantes. Le règlement n°1169/2011 impose des mentions d’étiquetage particulières selon le type de produit (confiseries, boissons alcoolisées ou non, compléments alimentaires) et leur concentration en glycyrrhizine.

 

Compte-tenu des appels et signalements d’intoxications graves auprès des Centres antipoison (CAP) et du dispositif de Nutrivigilance, l’Anses a conduit une étude rétrospective portant sur les intoxications après consommation d’au moins un agent alimentaire contenant de la réglisse ou ses dérivés, et rapportés aux CAP au cours de la période 2012 - 2021, soit dix ans.

 

Au cours de cette période, 64 cas ont été inclus. Le nombre de cas annuel allait de trois à neuf, sans variation significative au cours de la période. Les intoxications à la réglisse dans le cadre alimentaire représentaient une circonstance très rare (0,008 % des cas symptomatiques rapportés aux CAP, toutes causes confondues). Les produits consommés étaient : des boissons non alcoolisées (pastis sans alcool, AntésiteTM avec réglisse, et sirop de réglisse : 50 %), des boissons alcoolisées de type pastis (10,9 %), des confiseries contenant de la réglisse (12,5 %), des confiseries faites d’extrait de réglisse pur (9,4 %), des tisanes (12,5 %) et des compléments alimentaires (4,7 %). La consommation était le plus souvent chronique (67,2 %). Un usage excessif était majoritairement rapporté (70,3 %). En cas de consommation chronique, la présentation était stéréotypée avec un tableau de pseudo-hyperaldostéronisme dont la gravité semblait corrélée à la quantité de glycyrrhizine ingérée. En cas de consommation aiguë, on observait de rares cas de réaction d’allure allergique. La gravité était forte dans 42,2 % des intoxications et un décès était rapporté. Les cas graves étaient observés avec tous les types de produits, à l’exception du sirop de réglisse et des compléments alimentaires, et plus fréquemment avec les boissons (pastis avec ou sans alcool et AntésiteTM). Lorsque l’évolution était précisée (57,8 %), elle était favorable dans la quasi-totalité des cas (91,9 %), souvent après prise en charge hospitalière, et notamment en réanimation. Un seul patient présentait des séquelles, des suites d’un accident vasculaire cérébral compliquant une crise hypertensive.

 

Le pseudo-hyperaldostéronisme induit par la réglisse étant une situation clinique a priori connue des praticiens, et notamment de ceux spécialisés en HTA, il est vraisemblable que le signalement à la toxicovigilance ne soit pas fréquemment jugé comme nécessaire. La sous-déclaration des cas dans cette étude a donc très probablement été majeure. Toutefois, la rareté des cas rapportés aux CAP ne devrait pas faire sous-estimer le risque de pseudo-hyperaldostéronisme et de ses complications graves, parfois mortelles, largement documentées dans la littérature scientifique.

 

Étant donné la présence de réglisse ou de ses dérivés dans de très nombreux produits de la consommation courante (alimentaires, cosmétiques, médicamenteux, issus du tabac), l’Anses s’est autosaisie afin d’établir une valeur toxique de référence (VTR) de la glycyrrhizine et d’évaluer les risques liés à la consommation alimentaire de réglisse. A l’issue de cette évaluation et en vue d’une amélioration de l’information des consommateurs, l’étiquetage des produits contenant de la réglisse ou ses dérivés pourrait être modifié comme suit :

- en ajoutant la mention « contient de la réglisse » sur tous les produits, quelle que soit la concentration ;

- en supprimant la mention les personnes souffrant d’hypertension doivent éviter toute consommation excessive, car il existe un risque d’hypertension artérielle en cas de consommation excessive y compris chez les personnes en bonne santé ;

- pour la remplacer par la mention une consommation excessive et/ou régulière expose à un risque d’hypertension artérielle et d’autres effets indésirables pouvant être graves, à consommer avec modération.

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