Nous vous proposons aujourd’hui le résumé d’une très intéressante note économique publiée le 13 avril 2023 sur le site de l’Observatoire français des conjonctures économiques (cliquer ici pour accéder au site de l’OFCE)
https://www.ofce.sciences-po.fr/.html
Cliquer ici pour accéder au texte (pdf) du rapport
https://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/pbrief/2023/OFCEpbrief114.pdf
LE PRIX DE L’INFLATION Perspectives 2023-2024 pour l’économie française
Département analyse et prévision de l’OFCE, Éric Heyer (dir.) et Xavier Timbeau (dir.)
Observatoire français des conjonctures économiques l Centre de recherche en économie de Sciences Po 10, place de Catalogne l 75014 Paris l
Sommaire
Résumé
L’élan de reprise post-Covid stoppé en 2022
Le plongeon du commerce extérieur
Un découplage entre la résilience des entreprises et le pessimisme des ménages
Les multiples chocs amputeraient le PIB de près de 3 % sur trois ans
Pas de récession mais une trajectoire de PIB aplatie
L’inflation encore élevée en 2023 ne se réduirait que progressivement en 2024
Le pouvoir d’achat diminuerait sur la période 2022-2024
2023 : vers un ajustement de l’emploi
La réduction des mesures non pérennes allège le déficit en 2023 et 2024
La dette publique baisserait en 2023 et 2024 malgré des déficits encore élevés
Une prévision sans krach
Résumé
La reprise de l’activité post-Covid a été violemment freinée par de multiples événements, en premier lieu les conséquences de l’invasion de l‘Ukraine par la Russie. La crise énergétique, le retour du spectre de l’inflation, les tensions internationales et les difficultés d’approvisionnement, la remontée brutale des taux… l’ensemble de ces chocs amputeraient la croissance du PIB de 3 points sur trois ans malgré les mesures budgétaires déployées.
Si le reflux des prix de l’énergie depuis le pic de l’été 2022 devrait permettre d’éviter officiellement une récession, l’économie française ne devrait cependant croître que de 0,8 % en 2023, marquée encore par la diffusion des chocs monétaire et énergétique.
En 2024, sous l’hypothèse d’une relative stabilité des prix de l’énergie et sans crise financière majeure, la croissance du PIB serait de 1,2 %. La croissance de l’activité serait principalement impactée par la diffusion de la hausse des taux et une politique budgétaire plus restrictive.
Tirée par les prix de l’alimentaire, l’inflation resterait élevée jusqu’à la fin de l’année 2023 oscillant entre 5,5 % et 6,5 %. Elle commencerait à se dégonfler seulement à partir de 2024 pour converger vers 3 % à la fin de l’année prochaine. Au total, l’inflation mesurée par l’IPC, augmenterait en moyenne de 5,8 % en 2023 et de 3,8 % en 2024.
Le pouvoir d’achat par unité de consommation baisserait de 1,2 % sur la période 2022-24. Il reviendrait en 2024 à un niveau proche de 2019 malgré les mesures fiscales déployées. Le taux d’épargne des ménages, encore près de 3 points au-dessus de son niveau de 2019 à la fin 2022, convergerait vers son niveau d’avant-crise à l’horizon de la prévision, soutenant ainsi la consommation. La « sur-épargne » accumulée depuis le début de la crise Covid représenterait 12,6 % du revenu annuel des ménages, hors taxe inflationniste sur le patrimoine, à la fin de l’année 2024.
La résilience des entreprises, visible dans la bonne tenue du climat des affaires contraste avec les déficits extérieurs. Cependant, le moindre restockage et la stabilité attendue du taux d’investissement, couplés à un rattrapage partiel des parts de marché avec notamment l’amélioration de la situation dans l’aéronautique, permettrait au commerce extérieur de contribuer positivement à la croissance au cours des trimestres à venir.
L’année 2023 devrait être l’année du retournement du marché du travail, le taux de chômage augmentant à partir du second semestre, avec la baisse de l’apprentissage et la hausse de la durée du travail. Nous attendons 100 000 pertes d’emplois entre la fin de l’année 2022 et 2024 et un taux de chômage à 7,9 % à la fin de l’année prochaine (contre 7,2 % actuellement). Cependant la productivité du travail ne retrouverait pas sa tendance d’avant-crise d’ici la fin 2024, révélant un cycle de productivité encore largement creusé.
Le déficit public à 4,7 % du PIB en 2022, diminuerait légèrement, sous l’effet de l’extinction progressive des mesures sanitaires et énergétiques pour atteindre 4 % du PIB en 2024. Le ratio entre dette publique et PIB baisserait, passant de 111,6 % en 2022 à 107,8 % en 2024, ce dernier bénéficiant d’une croissance du PIB nominal vigoureuse avec la hausse marquée des prix du PIB. L’inflation élevée relève comptablement le niveau de déficit qui stabilise la dette en points de PIB, allégeant ainsi le poids de la dette.