Article de M. Pascal Aubert lu le 17 janvier sur le site de La Tribune
Juré, craché, il n'y aurait plus de polémique sur la fixation du taux du livret A, avait décidé en 2003 le gouvernement dirigé par Jean-Pierre Raffarin. Une formule mathématique avait été mise au point dont l'application devait mettre fin aux soupçons de manipulation auxquels donnaient lieu les modifications du taux de rémunération du produit d'épargne fétiche des Français, surtout à l'approche d'échéances électorales. Tout le monde s'était alors réjoui de la transparence du procédé qui, on l'espérait, allait " dépolitiser " la méthode de fixation des taux de l'épargne administrée, et au premier chef du livret A.
Dans l'euphorie du moment, personne ne s'était formalisé de la possibilité que se gardait le gouvernement - sur la suggestion du gouverneur de la Banque de France - d'invoquer des " circonstances exceptionnelles " pour fixer autoritairement le taux du livret A. À tort visiblement.