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Actifs et Seniors : projections 2060 (1/2) (24 04 2011)

Note de M. Olivier Filatriau, département de l’Emploi et des revenus d’activité, Insee publiée le 22 avril 2011 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1345

Projections à l’horizon 2060 Des actifs plus nombreux et plus âgés

Résumé

Sommaire

·         30 millions d'actifs en 2025

·         Comportements d’activité des seniors et réformes des retraites

·         La population augmente et vieillit

·         Un million et demi d’actifs en plus ou en moins en 2060 selon le scénario démographique

Encadré

·         Variantes « volontaristes » d’activité

 

Résumé

La population active continue de croître à un rythme soutenu. Selon le scénario central des nouvelles projections, le nombre d’actifs augmenterait encore fortement jusqu’en 2025, pour ensuite se stabiliser avant de repartir légèrement à la hausse à partir de 2035 sous l’effet de la fécondité élevée de ces dernières années. En France métropolitaine, le nombre d'actifs serait de 30,1 millions en 2030 et atteindrait 31,2 millions en 2060, soit 2,85 millions de plus qu’en 2010.

Ces projections prennent en compte les nouvelles projections de population totale, les dernières informations sur le marché du travail ainsi que l’impact de la réforme des retraites de 2010. Une remontée de l’activité des seniors induite par les réformes des retraites et une population totale légèrement plus dynamique du fait d’une hypothèse de fécondité plus forte expliquent en grande partie ce nouveau profil. Du fait de la croissance de la population âgée, il n’y aurait tout de même plus que 1,5 actif pour un inactif de plus de 60 ans en 2060, contre 2,1 en 2010. Une variation du solde migratoire aurait un effet immédiat sur le nombre d’actifs alors qu’une remontée ou une baisse de la fécondité ne jouerait qu’après 2030. Ces variantes n’auraient cependant que peu d’impact sur le rapport entre actifs et inactifs de plus de 60 ans.

30 millions d'actifs en 2025

30 millions d'actifs en 2025

En 2010, la France métropolitaine comptait en moyenne 28,35 millions d’actifs au sens du BIT : 25,7 millions ont un emploi et 2,65 millions sont chômeurs. En dix ans, la population active, qui rassemble la main-d’œuvre disponible pour contribuer à la production, a augmenté de 2,1 millions de personnes.

Les projections de population active s’appuient sur les nouvelles projections de population totale pour la France métropolitaine, sur des projections de taux d’activité actualisées au vu des dernières observations et sur la prise en compte du contexte institutionnel. En particulier, elles prennent en compte les impacts des réformes des retraites de 1993, 2003 et 2010. Le scénario central décrit un des avenirs possibles en prolongeant les grandes tendances démographiques et d’activité. Des variantes permettent de mesurer l’impact d’évolutions démographiques différentes ou de modifications structurelles du marché du travail. D’autres mettent en lumière l’incertitude statistique qui entoure les estimations de tendances des taux d’activité.

À l’horizon 2025, selon le scénario central de projection, la population active pourrait gagner près de 1,7 million de personnes, atteignant 30 millions, soit une croissance annuelle moyenne de 110 000 personnes. Elle se stabiliserait ensuite autour de ce niveau. À partir de 2035, elle progresserait à un rythme plus lent (+ 45 000 personnes par an), pour atteindre 31,2 millions de personnes en 2060.

Le taux d’activité des 15-69 ans  resterait stable jusqu’en 2015 du fait de la hausse de la part des 65-69 ans de 6 à 8,5 % dans cette population. Puis il augmenterait sur les dix années suivantes : de 66,6 % en 2010, il gagnerait 2 points d’ici 2025 et serait de 69,7 % en 2060.

Parallèlement, le ratio « nombre d’actifs »/« nombre d’inactifs » de 60 ans et plus continuerait de diminuer du fait de la forte croissance à venir de la population âgée. De 2,1 actifs pour un inactif de 60 ans ou plus en 2010, on passerait à 1,5 en 2060. La moyenne d’âge de la population active continuerait d’augmenter elle aussi, du fait d’une activité plus forte des seniors de plus de 55 ans et de l’arrivée des générations nombreuses dans ces tranches d’âge. La part des plus de 55 ans, qui est de 12,4 % en 2010, atteindrait 17,9 % en 2060 alors que celle des 25-54 ans diminuerait de 5 points. Celle des moins de 25 ans resterait stable à 10 %.

Comportements d’activité des seniors et réformes des retraites

Les perspectives de ressources en main-d’œuvre dépendent tout d’abord de l’évolution des comportements d’activité. Le scénario central prolonge les tendances passées excepté pour les taux d’activité des seniors, directement affectés par les changements législatifs portant sur les régimes de retraite. La projection des taux d’activité des seniors est donc plus complexe. Elle repose notamment sur des hypothèses de comportements de départ à la retraite.

Ainsi, les réformes des retraites de 1993, 2003 et 2010 jouent sur les comportements d’activité des seniors tout au long de la période de projection en allongeant les durées de cotisation, en repoussant les âges limites de départ à la retraite et en modifiant les modalités de calcul des pensions.

L’activité des 60-64 ans est la plus sensible à ces mesures. Alors qu’elle diminuait régulièrement depuis 1975, elle augmente depuis le début des années 2000. Cette hausse devrait se poursuivre sous l’effet combiné des réformes des retraites et de l’allongement de la durée des études. Le taux d’activité des femmes de cet âge dépasserait dès 2015 celui observé en 1975 (28 %) pour ensuite se stabiliser à plus de 40 % à partir de 2025 alors que, pour les hommes, il progresserait régulièrement pour retrouver le niveau observé au milieu des années 1970.

Chez les 55-59 ans, au-delà des effets directs des réformes des retraites et de l’allongement de la durée des études, le scénario central fait l’hypothèse que les changements d’âges limites des régimes de retraite, induits par la réforme de 2010, vont modifier les comportements sur le marché du travail. Le recul de l’âge de départ à la retraite inciterait les salariés et les employeurs à davantage d’effort de maintien dans l’emploi - effet « horizon » -. En 2060, dans cette classe d’âge, le taux d’activité serait de 77 % pour les femmes et 80 % pour les hommes (61 % et 69 % en 2010). Sans prise en compte de l’effet « horizon », l’activité progresserait peu chez les femmes et resterait stable chez les hommes et le taux d’activité serait de 69 % pour les deux sexes en 2060. Enfin, l’activité des 65-69 ans, jusqu’à présent particulièrement faible, passerait de 3,4 % à 13 % pour les femmes et de 5,5 % à 18 % pour les hommes, essentiellement sous l’effet de la réforme des retraites de 2010.

Chez les 25-54 ans, l’activité des femmes a continué à se développer au fil des générations. Dans la dernière décennie, ce mouvement s’est ralenti chez les plus jeunes et poursuivi chez les 40-54 ans. Chez les hommes, la stabilité prévaut.

Enfin, le taux d’activité des 15-24 ans ne baisse plus depuis le milieu des années 1990, en lien avec l’arrêt du mouvement d’allongement des études. Parallèlement, les places en apprentissage ainsi que le cumul entre emploi et formation initiale se sont développés. L’activité des jeunes progresserait légèrement puis se stabiliserait rapidement dans le scénario central des projections. …/…

(suite et fin publiées le 25/04 sur ce blog)

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