NDLR : nous proposons aux lecteurs du blog cette note longue (étalée sur 4 jours) mais très éclairante.
http://www.insee.fr/fr/themes/theme.asp?theme=17&sous_theme=3&page=vueensemble.htm
SOMMAIRE
Résumé
La zone euro marque le pas
· Au 3e trimestre 2011, l’activité a nettement accéléré dans les économies avancées
· La zone euro entrerait en récession au quatrième trimestre
· En France, coup de froid sur l’activité à partir du quatrième trimestre
· Dégradation de la situation du marché du travail
· L’inflation baisserait nettement d’ici mi-2012
· Faible progression de la consommation des ménages
L’inflation baisserait nettement d’ici mi-2012
Recul de l’inflation énergétique et alimentaire
Le niveau élevé du chômage et le degré limité d’utilisation des capacités productives freineraient les pressions inflationnistes. En outre, les prix des matières premières alimentaires importées s’inscrivent en baisse depuis début 2011, après deux années de forte hausse. D’ici juin 2012, la diffusion de ces hausses passées aux prix alimentaires s’achèverait. L’inflation sous-jacente diminuerait donc légèrement, pour atteindre 1,1 % fin juin 2012 après 1,3 % en octobre 2011. L’inflation d’ensemble diminuerait plus nettement, à 1,4 % en juin 2012 après 2,3 % en octobre 2011. Cette baisse de l’inflation trouverait son origine dans un très fort recul des prix de l’énergie que la hausse du taux réduit de TVA ne viendrait que très modestement compenser ( 0,1 point à la hausse sur l’inflation d’ensemble à l’horizon de juin 2012).
Faible progression de la consommation des ménages
Des salaires nominaux dynamiques mais des gains de salaires réels modérés
Le regain d’inflation enregistré en 2011 se diffuserait progressivement aux salaires nominaux. Par ailleurs, l’instauration d’une prime pour les entreprises dont le dividende progresse soutiendrait les salaires au second semestre. La transmission du regain d’inflation de 2011 continuerait de soutenir les salaires nominaux début 2012, avec en particulier la revalorisation du Smic. Mais la situation du marché du travail pèserait sur les négociations salariales et les gains de salaires réels s’en trouveraient modérés.
Accélération du pouvoir d’achat des ménages en 2011
Le pouvoir d’achat des ménages progresserait en 2011 de 1,4 %, après +0,8 % en 2010. Le revenu des ménages serait en effet soutenu en 2011 par le dynamisme accru de l’emploi et des salaires nominaux, qui ferait plus que compenser l’accélération des impôts et le regain d’inflation.
Au premier semestre 2012, le pouvoir d’achat ne progresserait pas
Toutefois, au premier semestre 2012, le pouvoir d’achat serait stable. La dégradation du marché du travail freinerait en effet la progression des revenus salariaux et les impôts resteraient dynamiques, soutenus par les mesures votées en loi de finances et entrant en vigueur en 2012.
Le taux d’épargne resterait élevé
Le taux d’épargne des ménages s’est établi à 17,1 % au deuxième trimestre 2011. Face à la détérioration des perspectives d’activité, les ménages ont constitué une épargne de précaution depuis le début de la crise en 2008 et, d’ici mi-2012, le taux d’épargne demeurerait à un niveau élevé. Il baisserait néanmoins légèrement début 2012 car les mesures nouvelles votées en loi de finance (taxation des plus-values immobilières, hausse des prélèvements sociaux sur le capital) affecteraient, pour partie, des revenus qui sont en général épargnés.
La consommation des ménages serait peu dynamique d’ici mi-2012
D’ici mi-2012, la consommation des ménages progresserait très faiblement, soutenue uniquement par cette baisse, modérée, du taux d’épargne : + 0,1 % par trimestre à cet horizon.
L’investissement reculerait
L’investissement des entreprises continuerait de baisser
Le contexte resterait peu propice à l’investissement d’ici mi-2012 : les perspectives d’activité tendent à se dégrader, le taux d’utilisation des capacités se replie et les conditions d’octroi des crédits se resserrent. Dès lors, l’investissement des entreprises non financières continuerait à s’effriter au quatrième trimestre 2011 (-0,5 % après -0,3 % au troisième trimestre 2011) et au premier trimestre 2012 (-0,6 %), avant de se stabiliser au deuxième trimestre 2012 (-0,1 %).
Aléas : conséquences des turbulences financières, finances publiques américaines, impulsion en provenance des économies émergentes
Conséquences des turbulences financières
Comme le suggèrent les enquêtes relatives aux conditions d’octroi du crédit, les tensions financières dans la zone euro se traduisent par un début de durcissement des conditions de financement des agents privés. Le risque existe que les tensions financières dans la zone euro s’amplifient et viennent gripper le système financier mondial. À l’inverse, la mise en œuvre de mesures permettant de restaurer la confiance des agents économiques pourrait entraîner un retournement des anticipations, et provoquer un rebond plus marqué de l’activité dans la zone euro et donc en France.
Finances publiques américaines
Aux États-Unis, l’hypothèse est faite que la plupart des mesures de soutien au revenu seraient reconduites d’ici fin décembre 2011 et que le choc fiscal subi par les ménages américains au début de l’année resterait limité. Dans un contexte institutionnel difficile, il se pourrait qu’une partie de ces mesures, plus importante que prévu, ne soit remise en cause, ce qui freinerait plus fortement la consommation des ménages américains début 2012.
Impulsion en provenance des économies émergentes
Alors que les économies avancées ralentissent nettement, les pays émergents disposent de marges de manœuvre monétaires et budgétaires importantes pour stimuler leur demande intérieure. Il est possible qu’ils les mobilisent de façon plus forte et plus rapide que dans notre scénario, permettant ainsi un redémarrage plus rapide de l’activité en France comme dans le reste de la zone euro.