Nous vous proposons sur 5 jours du 15 au 19 avril, des extraits (résumé et vue d’ensemble) d’une très intéressante note d’analyse de la conjoncture économique dans la zone euro en mars 2014 publiée le 3 avril 2014 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)
http://www.insee.fr/fr/themes/theme.asp?theme=17&sous_theme=3&page=vueensemble.htm
Note de conjoncture, mars 2014 - La zone euro retrouve un peu de tonus
Résumé
Comme prévu dans la Note de conjoncture de décembre, l’embellie s’est poursuivie dans les économies avancées au quatrième trimestre 2013, mais la croissance est restée décevante dans les économies émergentes.
Au premier semestre 2014, en raison notamment d’un nouvel accès de défiance des marchés vis-à-vis des pays les plus dépendants de capitaux étrangers, la croissance ne devrait pas s’améliorer franchement dans les pays émergents. Dans les pays avancés en revanche, la reprise devrait se consolider, comme en témoigne l’amélioration du climat des affaires retracé par les enquêtes de conjoncture. En particulier, la croissance dans la zone euro devrait continuer de se redresser à l’horizon de la prévision (+0,4 % au premier trimestre puis +0,3 % au deuxième contre + 0,2 % en moyenne au second semestre 2013), grâce à la modération de la consolidation budgétaire, au redressement de l’investissement après un ajustement très prononcé dans de nombreux pays, et à une baisse de l’épargne de précaution des ménages.
La demande extérieure adressée à la France retrouverait ainsi un rythme de progression soutenu et régulier d’ici mi-2014.
Le profil de l’activité serait toutefois moins régulier en France au premier semestre, avec une progression du PIB de 0,1 % au premier trimestre 2014, puis de 0,3 % au deuxième trimestre 2014, en raison de la conjonction de plusieurs effets ponctuels.
Tout d’abord, le dynamisme au quatrième trimestre 2013 des dépenses en biens durables et de construction résulte en partie d’un comportement d’anticipation, et aurait ainsi généré un contrecoup au premier trimestre. En outre, la production d’énergie se contracterait au premier trimestre 2014 avant de rebondir au deuxième, en raison des températures particulièrement douces de cet hiver. A contrario, la production manufacturière serait plus dynamique au premier trimestre en raison d’une reconstitution des stocks, après la contribution négative du quatrième trimestre.
Au-delà de ces à-coups, la progression de l’activité en France resterait donc modeste au premier semestre 2014. Le climat des affaires retracé dans les enquêtes de conjoncture de l’Insee est globalement stable depuis six mois, et reste inférieur à sa moyenne de long terme, à l’exception notable de l’industrie manufacturière. Cette pause dans l’amélioration conjoncturelle fait écho au manque de dynamisme des différents postes de demande.
Les exportations, au-delà des à-coups observés ces derniers trimestres, continuent d’être pénalisées par l’appréciation passée de l’euro, ainsi que par des pertes résiduelles de compétitivité hors-prix. Elles seraient donc moins dynamiques que la demande extérieure à l’horizon de la prévision.
L’investissement serait freiné par l’absence de reprise dans la construction, alors qu’à l’inverse le redressement des perspectives d’activité et l’amélioration de la situation financière des entreprises seraient des facteurs de soutien.
Malgré l’éclaircie sur le front de l’emploi, le pouvoir d’achat des ménages n’accélérerait que légèrement. En effet, les gains de salaires réels observés en 2013 du fait de la baisse non anticipée de l’inflation s’estomperaient en 2014. Et la progression de l’emploi total resterait portée par celle de l’emploi aidé ; dans le secteur privé, le redressement de l’activité permettrait de seulement compenser les gains de productivité. Comme la population active retrouverait sa croissance tendancielle après avoir diminué en 2013, le taux de chômage se stabiliserait mi-2014 à son niveau du quatrième trimestre. Ainsi, la consommation des ménages progresserait à peine au premier semestre 2014.
Ce scénario est soumis à de nombreux aléas.
En particulier, si le retour de la confiance dans la zone euro se confirme, il pourrait se traduire par un dégel plus fort de la consommation des ménages. À l’inverse, le niveau encore élevé de leur endettement pourrait peser plus qu’attendu sur leurs dépenses.
Par ailleurs, l’activité des économies émergentes est depuis un an à nouveau soumise à des mouvements soudains de flux et de reflux de la confiance des investisseurs étrangers, ce qui conduit à une volatilité accrue de leur croissance et donc de leurs importations.
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