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Conjoncture zone Euro : mars 2014 (2/5) (16 04 2014)

Nous vous proposons sur 5 jours du 15 au 19 avril, des extraits (résumé et vue d’ensemble) d’une très intéressante note d’analyse de la conjoncture économique dans la zone euro en mars 2014 publiée le 3 avril 2014 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)

http://www.insee.fr/fr/themes/theme.asp?theme=17&sous_theme=3&page=vueensemble.htm

Note de conjoncture, mars 2014 - La zone euro retrouve un peu de tonus

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Vue d'ensemble

Dans les économies émergentes, l’activité a ralenti

Dans les économies émergentes, l’activité a légèrement ralenti au quatrième trimestre 2013 (+1,2 % après +1,7 % au troisième trimestre). Pour autant, la production industrielle est restée solide (+1,3 %), soutenue par l’accélération des exportations (+4,2 % après +1,6 %), et les importations ont été dynamiques (+2,2 % après +1,8 %). En moyenne au second semestre 2013, l’activité dans les économies émergentes a accéléré, sans compenser le net ralentissement du début d’année : en 2013, la croissance atteint ainsi 4,9 %, au plus bas depuis 2009.

Forte croissance des économies avancées au quatrième trimestre 2013

Au quatrième trimestre 2013, la croissance des économies avancées a été forte (+0,6 % après +0,6 %), légèrement plus que prévu dans la Note de conjoncture de décembre 2013 (+0,4 %). La reprise s’est confirmée dans la zone euro (+0,3 % après +0,1 %) et au Royaume-Uni (+0,7 % après +0,8 %). Aux États-Unis, l’activité a ralenti (+0,7 % après +1,0 %) et la progression du PIB est restée décevante au Japon (+0,2 % après +0,2 %).

L’activité dans la zone euro a accéléré

 

Au quatrième trimestre 2013, l’activité dans la zone euro a accéléré (+0,3 % après +0,1 %), comme anticipé dans la Note de conjoncture de décembre 2013, du fait d’une reprise des exportations, qui avaient stagné au trimestre précédent, et de l’investissement.

Reprise de l’activité en France

L’activité a rebondi en France au quatrième trimestre 2013 (+0,3 % après 0,0 %). Soutenue par la vigueur de la demande manufacturière (+0,6 % pour la demande intérieure hors stocks et +1,5 % pour les exportations), la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière a rebondi (+0,4 % après -0,8 %). Les entreprises ont puisé dans leurs stocks pour satisfaire le surcroît de demande et les stocks ont contribué négativement de 0,3 point au PIB. La production des services marchands a accéléré (+0,4 % après +0,2 %), notamment sous l’effet d’entraînement de la branche manufacturière. La production d’énergie a de nouveau nettement reculé au quatrième trimestre (-1,1 % après -1,5 %), les températures, supérieures aux normales saisonnières, ayant encore limité les dépenses de chauffage des ménages. Enfin, après sept trimestres de recul, l’activité dans la construction a redémarré (+0,3 % après -0,4 %), sous la conjonction de plusieurs facteurs : le pic d’activité dans les travaux publics, à relier probablement au cycle électoral municipal et l’effet retardé du rebond des mises en chantier début 2013 et, sans doute également, l’anticipation de certaines dépenses d’entretien de logement du fait de la hausse du taux de TVA au 1er janvier.

Malgré un marché physique peu tendu, le prix du pétrole reste élevé

Au quatrième trimestre 2013, le prix du Brent est resté à un niveau élevé (109 US$), malgré l’apaisement relatif des tensions qui avaient suscité la hausse de l’été 2013. Des craintes sur le niveau de la production de l’Opep, déjà bas, et un contexte général de dynamisme de la demande, surtout en provenance des pays de l’OCDE, ont en effet soutenu les prix du brut et conduit à une forte baisse des stocks de pétrole des pays développés, aujourd’hui à un niveau particulièrement bas. Au premier trimestre 2014, il n’y aurait pas de tensions significatives sur le marché physique. L’offre serait à nouveau vigoureuse, en particulier en Irak où la production s’est redressée. Au deuxième trimestre, la production resterait soutenue, portée par la hausse saisonnière de la production de biocarburants. En prévision, le prix du baril de pétrole est conventionnellement figé proche de son niveau récent, à 108 US$.

L’activité des économies émergentes ralentirait ...

Les économies émergentes traversent une zone de turbulences monétaires. Déjà bousculées au printemps dernier, les monnaies des pays à fort déficit courant (Argentine, Brésil, Indonésie, Turquie) mais également le rouble russe, se sont à nouveau dépréciées, en lien avec la sortie de l’assouplissement quantitatif américain, et leurs banques centrales ont continué de resserrer leur politique monétaire. Les enquêtes de conjoncture, qui s’étaient nettement dégradées au printemps puis légèrement redressées au second semestre, sont à nouveau orientées à la baisse en janvier. En Chine, l’activité a décéléré au quatrième trimestre (+1,8 % après +2,2 %) et le climat des affaires s’est affaissé en début d’année. Au total, à l’exception des économies d’Europe centrale qui continueraient de croître vigoureusement, l’activité des pays émergents décélérerait et leurs importations ralentiraient (+1,2 % puis +1,7 % aux deux premiers trimestres 2014).

... mais la reprise se prolongerait dans les économies avancées

Dans les économies avancées, les enquêtes de conjoncture se sont en revanche nettement redressées à l’été 2013 et le climat des affaires est revenu à sa moyenne de longue période (cf. graphique 1). L’activité continuerait donc de croître modérément à l’horizon de la prévision (+0,5 % au premier trimestre puis +0,3 %). Aux États-Unis, l’activité serait toujours solide, même si la production aura pâti des phénomènes météorologiques extrêmes du début d’année. Au Royaume-Uni, la reprise se poursuivrait sur un rythme vigoureux : l’activité continuerait d’être dopée par la hausse du prix des actifs et le redémarrage du crédit, notamment immobilier. Dans la zone euro, l’impulsion budgétaire serait nettement moins négative en 2014 que ces dernières années, et la consommation repartirait modestement. De plus, l’investissement hors construction gagnerait en dynamisme, porté par les perspectives d’activité. Au Japon, le profil de l’activité serait toutefois heurté (+0,8 % au premier trimestre puis -0,8 % au deuxième) en raison de la hausse de TVA prévue au 1er avril.

La politique monétaire des économies avancées à la croisée des chemins

Alors que la reprise mondiale se confirme, le calendrier du durcissement des politiques monétaires des grandes banques centrales est devenu un enjeu majeur. Aux États-Unis, la Réserve fédérale a commencé en décembre 2013 à réduire le volume de ses achats mensuels de titres, première étape vers un arrêt à terme de l’assouplissement quantitatif. Au Royaume-Uni, la décrue rapide du chômage pose également la question de la poursuite de la politique monétaire expansionniste de la Banque d’Angleterre. En revanche, la Banque Centrale Européenne, confrontée à la faiblesse de la croissance et de l’inflation et à la fragmentation persistante du marché monétaire, continue d’assurer un accès facilité à la liquidité bancaire et devrait maintenir inchangé son taux directeur à l’horizon de la prévision, à 0,25 % depuis novembre 2013.

Le rôle de la BCE sur le marché monétaire reste important

Sur le marché monétaire, le rôle des banques centrales reste important, en particulier dans la zone euro, où la BCE continue de fournir des conditions de refinancement avantageuses aux banques, ce dont profitent majoritairement les pays du sud de l’union monétaire (en particulier l’Espagne et Italie), alors que les pays dont les banques sont plus solides (dont l’Allemagne et la France) ont réduit leur dépendance au financement de la banque centrale.

Le marché du crédit reste grippé dans la zone euro

Le marché du crédit reste toutefois grippé dans la zone euro : les encours de crédit aux sociétés non financières se replient continûment depuis presque deux ans et la fragmentation persistante du marché interbancaire se traduit par des coûts de financement sensiblement plus élevés en Espagne ou en Italie qu’en Allemagne ou en France. Les enquêtes auprès des banques signalent cependant une possible stabilisation des conditions de crédit, tant du point de vue de l’offre que de la demande.

Les enquêtes de conjoncture restent à un niveau élevé dans la zone euro

Dans la zone euro, les enquêtes de conjoncture continuent globalement à se redresser, même si c’est à un rythme ralenti par rapport à mi-2013, et le climat des affaires dans l’industrie est désormais dans la zone d’expansion. L’activité dans la zone euro continuerait donc de croître modérément au premier semestre 2014 (+0,4 % puis +0,3 %). L’Allemagne accélérerait nettement, tandis que la croissance resterait modeste en France, en Italie et en Espagne.

Les ménages diminueraient leur épargne de précaution

Dans la zone euro, le pouvoir d’achat des ménages serait moins freiné par le recul de l’emploi et les hausses d’impôts. Il augmenterait ainsi faiblement (+0,1 % par trimestre), soutenu par le redémarrage des salaires. De plus, les ménages diminueraient leur épargne de précaution à l’horizon de la prévision, les perspectives en termes d’activité et d’emploi s’améliorant. La consommation dans la zone euro augmenterait donc un peu plus vite que le pouvoir d’achat (+0,2 % au premier trimestre 2014, +0,4 % au deuxième, le profil étant dû à la France).

L’investissement des entreprises continuerait à se redresser

La croissance de l’activité et le besoin de renouveler les capacités de production après une phase marquée d’ajustement continueraient de soutenir le redémarrage de l’investissement en équipement (cf. graphique 2). Il resterait toutefois quelque peu freiné par le niveau élevé des taux de prêts aux PME en Italie et en Espagne. Dans la construction, l’amélioration de la confiance dans le secteur, même si elle reste faible, est cohérente avec une atténuation de la baisse de l’investissement au premier semestre 2014. Le profil trimestriel de la construction serait marqué (0,0 % puis -0,5 %) du fait de la douceur de l’hiver, sensible en Allemagne.

 

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