Nous proposons sur 3 jours des extraits (hors tableaux et graphiques) d’une note analytique de Mme Fella Nabli et de M. Michel Duée, de la division Conditions de vie des ménages, publiée le 7 mai 2014 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1498.html
Les jeunes bénéficient plus souvent de l’aide de leurs proches
Résumé
Pouvoir mobiliser l’aide de ses proches en cas de besoin est un élément important de la qualité de la vie. Une large majorité de personnes déclarent pouvoir être aidées par leurs proches qu’il s’agisse de transfert financier, d’aide matérielle ou de soutien moral. Mais ce recours est quand même un peu plus facile lorsque l’on jouit d’un niveau de vie élevé et que l’on n’a pas de problème de santé ; il l’est également quand on est jeune ou lorsqu’on dispose d’un large réseau social.
Au-delà de ces possibilités d’aide, 40 % des personnes ont effectivement reçu un soutien, financier, matériel ou moral au cours des douze derniers mois. Les jeunes sont ceux qui reçoivent effectivement le plus d’aide de leurs proches, qu’elle soit financière, matérielle ou morale. Les personnes modestes ont aussi été plus souvent aidées que les plus aisées. C’est vrai pour l’aide financière mais aussi pour le soutien moral.
Sommaire
· Aides financières, matérielles ou morales : autant de soutiens apportés par les proches
· Les plus aisés et les jeunes peuvent plus facilement mobiliser de l’aide en cas de besoin
· La possibilité d’être aidé dépend aussi de l’importance de son réseau social
· La moitié des personnes les plus modestes reçoit effectivement de l’aide
· L’aide des proches bénéficie surtout aux jeunes
· Les femmes reçoivent plus de soutien moral que les hommes
Encadrés
· Qualité de la vie et possibilité d’obtenir de l’aide de ses proches
· Évolution de la fréquence des contacts avec les proches entre 2006 et 2011
Publication
Aides financières, matérielles ou morales : autant de soutiens apportés par les proches
Les conditions de vie sont déterminées non seulement par les ressources propres des individus ou du ménage auquel ils appartiennent, mais aussi par les aides qu’ils peuvent recevoir des membres d’autres ménages. En effet, pouvoir être aidé en cas de problème est sécurisant lorsque l’on doit faire face à des difficultés dans sa vie personnelle ou professionnelle, et contribue à améliorer la qualité de la vie.
Ces aides peuvent provenir d’un proche, d’un voisin, etc. Elles peuvent prendre des formes diverses : être régulières ou occasionnelles ; il peut s’agir de transfert financier (pension alimentaire, don à l’occasion d’un événement malheureux, parent qui paie le loyer d’un enfant étudiant...), d’aide matérielle (garde des enfants, déménagement, ménage, courses...) ou d’un soutien moral.
Les plus aisés et les jeunes peuvent plus facilement mobiliser de l’aide en cas de besoin
Une très large majorité des personnes de 16 ans ou plus peuvent mobiliser l’aide de leurs proches, soit 89 % d’entre elles en 2011. Cependant, obtenir l’aide de ses amis ou de sa famille nécessite qu’ils soient en mesure de la fournir. Aussi, comme nos amis et notre famille ont tendance à être du même niveau social que nous-mêmes, les personnes qui peuvent le plus facilement solliciter l’aide de leurs proches sont parmi les plus favorisées, notamment en termes de niveau de vie. Ainsi, 93 % des personnes les plus aisées, c’est-à-dire qui appartiennent au cinquième quintile de niveau de vie, peuvent compter sur l’aide de leurs proches, contre seulement 85 % des plus modestes. Les jeunes peuvent solliciter plus facilement l’aide de proches qui vivent dans un autre ménage qu’eux : 94 % des moins de 30 ans sont dans ce cas, contre 87 % des personnes de 45 à 59 ans. En effet, quand les enfants quittent le logement de leurs parents, l’aide familiale (parents, mais aussi grands-parents) est alors la plus mobilisable. Les possibilités d’aide des proches restent toutefois élevées à tout âge, y compris après 60 ans : 88 % des personnes de 75 ans ou plus en ont la possibilité en cas de besoin.
Ces proportions moyennes selon l’âge cachent cependant des situations légèrement différentes selon le niveau de vie. Chez les plus aisés, les possibilités d’être aidé varient peu en fonction de l’âge des bénéficiaires. Au contraire, pour les plus modestes l’aide est plus fréquente quand on est jeune, puis quand on vieillit, après 60 ans. Mais dans tous ces groupes, les possibilités d’aide sont fréquentes puisqu’au moins huit personnes sur dix pensent pouvoir mobiliser l’aide de leurs proches en cas de besoin.
La possibilité d’être aidé dépend aussi de l’importance de son réseau social
Avoir des contacts fréquents avec ses amis et sa famille n’est pas a priori un indicateur de la qualité ou de l’importance de ces relations, mais les possibilités d’être aidé s’avèrent effectivement d’autant plus nombreuses que l’on est souvent en contact avec ses proches. Ainsi, 95 % des personnes qui ont des contacts quotidiens avec leurs amis peuvent obtenir de l’aide, contre seulement 83 % de celles qui les contactent environ une fois par an, et 73 % des personnes qui déclarent ne pas avoir d’amis. De même, 93 % des personnes qui sont en contact avec leur famille tous les jours peuvent obtenir de l’aide, contre seulement 72 % de celles qui déclarent ne pas avoir de famille.
Lorsque les relations à distance avec la famille sont quotidiennes, il y a peu de différence selon le niveau de vie. Cependant, lorsqu’elles ont lieu moins d’une fois par mois, les écarts sont importants : 83 % des personnes les plus aisées peuvent recevoir de l’aide contre 67 % parmi les plus modestes.
Enfin, être en bonne santé augmente la possibilité d’obtenir de l’aide : 91 % des personnes qui n’ont aucune limitation dans leurs activités quotidiennes sont dans ce cas, contre 84 % de celles qui sont très limitées. Cela se vérifie quel que soit le niveau de vie des bénéficiaires et reflète peut-être le risque d’isolement social des personnes ayant des problèmes de santé…./…