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Résumé
En 2015, 594 000 personnes sont décédées en France, soit 6,1 % de plus qu’en 2014. Le pic de décès hivernal est plus marqué en 2015 que lors des trois années précédentes. Il reste toutefois nettement moins élevé qu'après-guerre : entre 1946 et 1970, les décès survenaient encore plus souvent durant les trois premiers mois de l’année.
Sommaire
- Le nombre de décès au plus haut depuis l’après-guerre
- Des décès plus hivernaux en 2015 que dans les années récentes
- Les personnes âgées décèdent davantage en hiver
- La saisonnalité des décès est moins marquée qu’après-guerre
- Sources, pour en savoir plus
Le nombre de décès au plus haut depuis l’après-guerre
En 2015, 594 000 personnes sont décédées en France ; il s’agit du niveau le plus élevé depuis l’après-guerre. Par rapport à 2014, 34 000 personnes supplémentaires sont décédées, soit une hausse de 6,1 %. Deux explications se conjuguent : la première est liée à la structure de la population française, la seconde à des événements conjoncturels.
À partir de 1985 environ, les classes d’âges dites « creuses », nées entre 1915 et 1919, sont en effet arrivées aux âges où l’on meurt le plus. Il en est résulté une baisse du nombre de décès entre 1985 (la génération née en 1915 a 70 ans) et le début des années 2000 (la génération née en 1919 a 83 ans en 2002). Au début de la décennie 2010, l’effet des classes creuses ne se fait plus sentir et le nombre de décès progresse. Cette hausse est accentuée par l’arrivée des premières générations nombreuses de baby-boomers à des âges où le risque de décéder est plus élevé (en 2011, les personnes nées en 1946 ont 65 ans).
La hausse importante des décès en 2015 s’explique aussi par des raisons conjoncturelles : une épidémie de grippe importante est survenue entre mi-janvier et mi-mars, à laquelle se sont ajoutés plusieurs épisodes de canicule en juillet et août.
Des décès plus hivernaux en 2015 que dans les années récentes
Comme chaque année, la répartition mensuelle des décès prend la forme d’une courbe en « U », car on meurt plus en hiver qu’en été. Toutefois, l’année 2015 est singulière.
D’une part, la hausse des décès constatée sur l'ensemble de l'année se retrouve pratiquement à chaque mois, sauf novembre et décembre. Ainsi, de janvier à octobre 2015, chaque mois, plus de personnes sont décédées que pendant les mois correspondants de 2012, 2013 ou 2014. Pour les mois de novembre et décembre, en revanche, les décès sont un peu moins nombreux en 2015 qu’en 2014 ou 2012, mais plus nombreux qu’en 2013.
D’autre part, le pic de décès des mois de janvier à mars a été particulièrement important en 2015 par rapport à d’autres années récentes. En février 2015, en particulier, 380 personnes supplémentaires sont décédées quotidiennement par rapport à février 2014. En janvier et mars, sont survenus respectivement 240 et 180 décès journaliers supplémentaires. Finalement, sur les trois premiers mois de l’année, 24 000 personnes supplémentaires sont décédées par rapport aux mêmes mois de 2014. Cette année-là, en revanche, 15 000 personnes de moins étaient décédées par rapport à 2013 sur la même période.
En juillet 2015, il est par ailleurs décédé 60 personnes de plus par jour qu’en juillet 2014 et, en octobre 2015, 117 de plus par jour qu’en octobre 2014.
Les personnes âgées décèdent davantage en hiver
Le poids important des personnes de 65 ans ou plus dans l’ensemble des décès (83 %) donne à la saisonnalité de l’ensemble des décès sa forme de courbe en « U ».
En 2015, 1 610 personnes âgées de 65 ans ou plus sont décédées chaque jour sur les trois premiers mois de l’année (1 755 pour le seul mois de février). Les décès des personnes de 65 ans ou plus sont ensuite relativement moins fréquents au printemps et à l’été (1 217 décès par jour en moyenne entre mai et septembre), avant de remonter à l’automne.
La saisonnalité des décès est moins marquée qu’après-guerre
Sur une plus longue période, le pic de décès de l’hiver 2015 paraît moins exceptionnel. En effet, depuis l’après-guerre, les décès tendent à se répartir plus régulièrement tout au long de l’année : la courbe en «U» s’aplatit. La part des décès de l’année enregistrés sur les 3 premiers mois n’a cessé de diminuer de 1946 aux années 1970 environ. Entre 1946 et 1950, elle était en moyenne de 31 % (33 % en 1946). Depuis les années 1970, elle est de 27 % en moyenne (29 % 2015).
Inversement, la part des décès estivaux, survenus entre juillet et septembre, a progressé depuis l’après-guerre. Elle s'établissait autour de 21 % jusque vers le milieu des années 1960. Elle est depuis de l’ordre de 23 %. Le pic de 26 % en 2003 est dû à la canicule du mois d’août.
Sources
Les statistiques d’état civil sur les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Le code civil oblige en effet à déclarer tout événement relatif à l'état civil (naissances, mariages, décès, reconnaissances) à un officier d'état civil dans des délais prescrits. L'Insee s'assure de l'exhaustivité et de la qualité des données avant de produire les fichiers statistiques d'état civil.