Nous vous proposons sur 3 jours cette synthèse d’un important rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales de novembre 2017 publié sur le site de la Documentation Française (cliquer ici pour accéder au site de la Documentation Française)
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/174000795-les-soins-palliatifs-et-la-fin-de-vie-a-domicile?xtor=EPR-526#book_sommaire.html
Adresse du texte pdf du rapport :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/174000795.pdf
SYNTHESE
1 LES SOINS PALLIATIFS A DOMICILE NE SONT PAS UNE REALITE POUR TOUS
2 POURQUOI SOUTENIR LE DEVELOPPEMENT DES SOINS PALLIATIFS A DOMICILE ?
3 LES PRINCIPALES ACTIONS A ENTREPRENDRE
4 EVITER UNE LOGIQUE DU « TOUT DOMICILE
…/…
3 LES PRINCIPALES ACTIONS A ENTREPRENDRE
Le développement des soins palliatifs à domicile va s’appuyer sur de nombreuses initiatives législatives et gouvernementales en cours, parmi lesquelles le plan national « 2015- 2018 » pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement de fin de vie lancé le 3 décembre 2015 et la loi du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie.
Ces initiatives, encore récentes, seront évaluées en temps utile. Aussi la mission a-t-elle orienté ses propositions dans l’optique de venir compléter les actions engagées.
Le médecin traitant, pivot de la prise en charge, doit être réinvesti sur des interventions clés et soutenu par une offre de soins et d’appui plus accessible et mieux équipée :
L’IGAS réaffirme le rôle essentiel du médecin traitant qui doit participer à la réponse interdisciplinaire et dont l’implication joue un rôle essentiel aux yeux des patients et des proches, particulièrement en fin de vie. Mais vouloir en faire le pivot de l’ensemble du parcours de soins semble un objectif trop ambitieux au regard des exigences qu’imposent des prises en charges lourdes et chronophages, peu compatibles avec les contraintes associées à la pratique de ville. Dans une approche pragmatique, la mission propose donc de prioriser et de favoriser l’intervention du médecin traitant sur deux tâches où elle est essentielle :
le repérage des patients pour prévenir les prises en charge tardives ;
la préparation de la conduite à tenir lorsqu’interviendra la phase pré-agonique, pour éviter une bascule non-programmée vers l’hôpital ou une obstination déraisonnable non souhaitée par le patient.
Pour compléter l’action du médecin traitant, la mission propose notamment de renforcer l’implication des infirmiers, rouage essentiel des soins, de permettre lorsqu’elle est nécessaire l’intervention des médecins coordonnateurs d’HAD et d’EHPAD, et de faciliter l’accès aux dispositifs d’appui et de coordination.
Le recours à l’hôpital, support essentiel du domicile, doit être rationalisé afin de mieux utiliser les moyens spécialisés :
L’hôpital est un élément essentiel au maintien à domicile. Chaque année les deux tiers des situations palliatives y sont identifiées (217 000 patients sur un besoin de 310 000). L’offre spécialisée en soins palliatifs y admet 71 000 patients présentant des situations complexes, et elle propose grâce aux EMSP une expertise consultative auprès de 136 000 patients admis dans les services.
Malgré de récents progrès l’offre hospitalière n’est pas pleinement déployée pour jouer un rôle d’appui aux prises en charge à domicile :
selon l’IGAS la capacité d’accueil en LISP ne serait utilisée qu’à hauteur de 50 %, et l’effectivité de certaines prises en charge dans ces structures est critiquée ;
les EMSP ont une activité extrahospitalière limitée (7 %), malgré la possibilité qui leur en est laissée d’intervenir en appui du domicile.
On constate par ailleurs une insuffisante capacité à anticiper le recours à l’hôpital, souvent non-programmé, qui se traduit par des sollicitations dans l’urgence, pas toujours justifiées sur le plan médical et parfois contraires aux souhaits exprimés par les patients.
Les principales propositions consistent ainsi à améliorer la programmation et l’anticipation du recours à l’hôpital, et à demander aux ARS d’utiliser les leviers à leur disposition pour orienter l’offre hospitalière d’EMSP et de LISP vers un plus fort soutien aux prises en charge à domicile.
…/…