Question de sénateur et réponse ministérielle publiées le 25 janvier 2022 sur le site du Sénat (cliquer ici pour accéder au site du Sénat)
https://www.senat.fr/questions/base/2023/qSEQ231209321.html
Question de M. Fabien Gay (Seine-Saint-Denis - CRCE-K) publiée le 07/12/2023
Fabien Gay attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur les chiffres publiés par l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), établissant que, en 2021, 14,5 % des Françaises et Français vivent sous le seuil de pauvreté.
Le 14 novembre 2023, l'INSEE publiait une étude sur la pauvreté en France. Les derniers chiffres remontaient à 2019, avant la crise socio-économique résultant de la gestion de l'épidémie de Covid-19.
Selon ce document, près de 14,5 % de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, un chiffre inédit depuis 1996, date à laquelle l'INSEE commence à mesurer cet indicateur ; en clair, il n'y a jamais eu autant de personnes pauvres, en France, depuis 25 ans.
En 2021, la France comptait 9,1 millions de pauvres, soit autant de personnes vivant avec des ressources en-deçà du seuil de pauvreté, fixé à 60 % du niveau de vie médian pour une personne seule. C'est 552 000 de plus qu'en 2020 et 196 000 de plus qu'en 2019.
Plus grave encore, les résultats de l'enquête établissent que l'intensité de la pauvreté augmente et retrouve ”un niveau proche de la moyenne de la décennie 2010”, dans le sillage de la grande crise économique de 2008.
Plusieurs facteurs explicatifs sont avancés, comme la non-reconduction en 2021 des mesures d'aides exceptionnelles de solidarité Covid ou l'entrée en vigueur de ”la réforme des allocations logement visant à tenir compte des revenus des ménages en temps réel” qui a eu des effets néfastes sur le pouvoir d'achat des personnes les plus précaires.
Pour les années 2022 et 2023, il faut constater une explosion de l'inflation et l'entrée en vigueur de législations comme la réforme de l'assurance chômage, qui a notamment amené une réduction de la durée d'indemnisation des demandeurs d'emploi.
L'ensemble de ces éléments conduisent à une augmentation inédite du recours à l'aide alimentaire, ou à une hausse conséquente du nombre de personnes ayant déposé un dossier de surendettement.
Entre septembre 2022 et septembre 2023, la Banque de France a enregistré en Île-de-France une hausse de 7 % du nombre de dossiers de surendettement déposés. La Seine-Saint-Denis demeure le département où la demande est la plus forte, avec 2 033 dossiers, étant noté que le déclenchement de ces situations est souvent lié à une perte d'emploi ou un choc financier aggravant des situations budgétaires déjà fragilisées.
Alors que dans le même temps, la fortune des ménages les plus riches n'a eu de cesse de croître, le basculement de plus d'une personne française sur dix en situation de pauvreté doit alerter, d'autant que la conjoncture actuelle laisse à craindre une aggravation de la situation dépeinte par l'INSEE en 2021.
Il souhaiterait donc savoir ce que le Gouvernement entend faire pour lutter de manière structurelle contre cette précarisation inédite de la société française, notamment si un plan de réduction des inégalités est prévu ou si des mesures de revalorisation du salaire minimum sont envisagées, comme une indexation des salaires sur l'inflation.
Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique publiée le 25/01/2024
Lire la suite