Synthèse du rapport « Vivre ensemble plus longtemps » coordonné par Mmes Virginie Gimbert et Clélia Godot, publié dans la Note de Veille n°185 le 6 juillet 2010 sur le site du Centre d’Analyse Stratégique (cliquer ici pour accéder au rapport pdf sur le site du CAS)
http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/NoteVeille185_Vieillissement.pdf
http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1205.html
Vivre ensemble plus longtemps : Enjeux et opportunités pour l’action publique du vieillissement de la population française (suite 3/5)
Sommaire :
Résumé
Caractéristiques du vieillissement en France et enjeux pour l’action publique
Envisager des politiques de prévention tout au long du cycle de vie pour un vieillissement réussi
Répondre aux besoins spécifiques des plus âgés tout en améliorant le bien-être de tous
Placer l’enjeu des relations intergénérationnelles au cœur des politiques publiques
Des processus de vieillissement à géométrie variable, s’accompagnant de fortes inégalités
Il existe aujourd’hui non pas « un » vieillissement mais « des » vieillissements. Au-delà de l’apparente uniformité du processus, apparaissent entre individus de fortes inégalités qui peuvent représenter une menace pour la cohésion sociale. Les trajectoires se révèlent d’une grande hétérogénéité : certes, l’espérance de vie augmente de manière globale dans l’ensemble de la population, mais de manière plus ou moins forte en fonction des catégories d’individus. Ainsi constate-t-on des différences persistantes entre catégories socioprofessionnelles (CSP) et entre sexes. Selon l’INSEE, si l’on se fonde sur les chiffres de mortalité relevés au milieu des années 1990, l’espérance de vie à 35 ans des femmes cadres dépassait alors de 3 ans celle des ouvrières, et l’espérance de vie des hommes cadres dépassait de 7 ans celle des ouvriers6. Ces différences résultent de la combinaison de plusieurs types de facteurs, notamment les conditions de travail ou les comportements et modes de vie, qui désavantagent globalement les ouvriers au profit des cadres, et pourraient encore s’accroître à l’avenir.
Il existe toujours une différence marquée en termes d’espérance de vie entre hommes et femmes. Toutefois, on constate actuellement un phénomène de « rattrapage » de l’espérance de vie des hommes par rapport aux femmes, mais hélas surtout par la négative : les femmes ont tendance à ajuster leurs comportements, et notamment leurs comportements à risque (tabac), sur ceux des hommes. Ainsi, selon les projections de l’INSEE, les écarts d’espérance de vie à la naissance entre femmes et hommes devraient se réduire de 7,1 ans en 2005 à 5,2 ans en 2050 (6,7 ans d’après les anciennes projections centrales). Si les femmes sont encore avantagées en termes d’espérance de vie, elles sont par ailleurs beaucoup plus vulnérables face au vieillissement en termes de risque de pauvreté (évolution des salaires moins favorable, moindre capacité d’épargne sur le cycle de vie, carrières en général plus heurtées du fait des maternités, ce qui les désavantage au moment du calcul des droits à la retraite).
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